Le Real (encore) sur le toit de l'Europe !

Pour tout grand match, il faut un héros. Pour toute grande épopée victorieuse, il faut une immense équipe, guidée par un grand homme. Et pour que tout souvenir reste incrusté dans les mémoires, il faut un grand geste. Gareth Bale, 64e minute, retourné, finale de Ligue des champions 2018, Zinédine Zidane. Voilà les mots, dans le désordre, qu'il faudra retenir de ce 26 mai 2018. En ajoutant des verbes et en construisant une phrase longue et simple, voilà ce que ça donne : le Real Madrid a gagné sa treizième C1 – sa troisième d'affilée, une première depuis plus de quarante ans et le Bayern Munich ; sa quatrième en cinq saisons – en remportant la finale de Ligue des champions 2018 contre Liverpool grâce à un retourné totalement dingue de Gareth Bale, parfois critiqué, mais toujours capable de changer le cours d'une rencontre, à la 64e minute, quelques secondes après son entrée décidée par Zinédine Zidane. C'est sans doute cruel pour les Reds, moins expérimentés et revenus dans la partie, malgré la sortie prématurée de Salah, en égalisant par Mané après l'ouverture du score de Benzema. Reste que cela est plutôt logique, et récompense une incroyable team assoiffée de titres.
Super Salah se casse, la belle pyramide s'effrite
Coutumier des départs canons, Liverpool ne déroge pas à sa règle et fait plaisir à ses supporters, aussi chantants que Dua Lipa, en début de rencontre. En faisant très clairement trembler ceux du Real Madrid. Chauds bouillants, les Reds exercent un pressing assez fou, et menacent les cages de Navas par l'activité de Salah ou les inspirations de Firminho. En face, le double champion européen en titre se contente de laisser passer l'orage. À l'image de Modrić, presque dépassé, mais toujours présent pour contrecarrer les plans adverses. Souvent à gauche, parfois dans l'axe, Ronaldo semble en jambes. Comme les latéraux de son équipe, évoluant très haut malgré la vitesse des Rouges.
Des deux côtés, les tirs lointains se multiplient. Mais c'est bien Liverpool qui augmente la tonalité du Kiev Olympic Stadium lorsqu'il s’engouffre dans la surface de réparation blanche, protégée par des pieds (comme ceux de Varane) stoppant chaque tentative. En solo, CR7 tente de riposter. Au-dessus. Un manque de précision qui touche également Carvajal, dont la passe manquée pour Ramos n'est pas à la hauteur d'une finale de C1, et Navas, devancé sans conséquence par Van Dijk sur corner. En revanche, le gardien costaricien sort un arrêt de patron avant la demi-heure de jeu sur une frappe puissante d'Alexander-Arnold. Quelques minutes plus tard, les cœurs anglais saignent : au duel avec Ramos, Salah chute sur l'épaule et doit laisser sa place à Lallana. En pleurs.
La malice de Benzema, le mental de Mané
Les larmes, visiblement contagieuses, prennent ensuite position sur les joues de Carvajal, lui aussi (de nouveau) blessé et contraint de sortir pour Nacho. Pas de Mondial pour les deux joueurs ? Qu'importe pour le moment puisque ce soir, seule la coupe aux grandes oreilles compte. Ces deux changements forcés paraissent en tout cas favoriser les Espagnols, qui manquent d'ouvrir le score par deux fois (but de Benzema refusé pour hors-jeu, opportunité manquée de Nacho). Au point que Liverpool est tout heureux de voir débarquer la mi-temps. Preuve que désormais, les Madrilènes maîtrisent leur sujet.
Dès le retour des vestiaires, c'est la barre transversale qui sauve le quatrième de Premier League malmené par Isco. Moins efficace que d'habitude, le Real va-t-il payer son manque de réalisme ? Réponse partielle de Benzema une poignée de secondes plus tard : la Maison-Blanche n'a pas besoin d'occasion pour marquer. En témoigne ce pion insolite et parfaitement valable du Français, méga opportuniste sur une relance de la main du naïf Karius. Réaction anglaise immédiate : sur un corner, Lovren s'impose dans les airs devant Ramos, ce qui profite à Mané, héros de l'ombre lorsque Salah est là, qui s'arrache pour égaliser. De quoi redonner le smile à l'outsider.
Entrée fracassante du Bale de match
Qu'à cela ne tienne : les favoris reprennent possession du cuir et patientent, tout en se méfiant encore davantage de la puissance de frappe kloppienne. Le combat physique monte d'un cran, Isco donne du boulot à Karius... et surtout, Bale le supplée. Trois minutes après son entrée, le Gallois offre à Madrid sa treizième LDC d'un geste totalement fou. Sa troisième d'affilée. Avant d'inscrire un doublé sur une faute de main de Karius. N'en déplaise à Mané, qui touche le poteau, ou à tous ceux qui souhaitent voir tomber le gigantesque recordman de l'épreuve. Lequel s'assoit définitivement, et plus que jamais, sur le toit de l'Europe.
Composition des équipes Real Madrid CF (4-3-1-2) : Navas - Carvajal (Nacho, 36e), Varane, Ramos, Marcelo - Modrić, Casemiro, Kroos - Isco (Bale, 61e) - Benzema (Asensio, 88e), Ronaldo. Entraîneur : Zinédine Zidane. Liverpool FC (4-3-3) : Karius - Alexander-Arnold, Lovren, Van Dijk, Robertson - Wijnaldum, Henderson, Milner (Can, 82e) - Salah (Lallana, 30e), Firmino, Mané. Entraîneur : Jürgen Klopp. (sofoot.com) Réactions... Real Bale raconte son inspiration géniale Auteur d’un splendide retourné, l’ailier du Real Madrid, Gareth Bale (28 ans, 7 apparitions et 3 buts en LdC cette saison), a inscrit un but d’anthologie samedi en finale de la Ligue des Champions face à Liverpool (3-1). Après la rencontre, le Gallois savourait évidemment son bijou. "Marquer un but comme celui-là dans le plus grand match de football au monde est un rêve qui se réalise, a lancé le Merengue sur le site de l’UEFA. En fait, je n’avais jamais marqué de bicyclette, malgré toutes mes tentatives, et c’est quelque chose que j’ai toujours voulu réussir. Le ballon de Marcelo était juste à la bonne hauteur. C’était vraiment génial de trouver la bonne connexion et de voir le ballon finir au fond des filets." Un but qui restera dans les mémoires de tous les amoureux du ballon rond. Liverpool : la réaction digne d'Henderson Malgré une campagne exceptionnelle, Liverpool a buté sur le Real Madrid (1-3), ce samedi, en finale de la Ligue des Champions. En tant que bon capitaine, le milieu de terrain Jordan Henderson (27 ans, 12 matchs en LdC cette saison) a tenu à féliciter le club espagnol et à dédouaner son gardien, Loris Karius, coupable de deux énormes bévues sur les buts de Karim Benzema et Gareth Bale. "C'est décevant, bien sûr. On a eu le mérite de revenir au score mais on a fait des erreurs et le Real Madrid a été très fort. C'est une équipe fantastique et ils vous font toujours mal, ils méritent de gagner et étaient la meilleure équipe ce soir. On a eu la maîtrise du ballon lors de la première demi-heure, on a eu quelques occasions mais c'est frustrant. Quand Mo Salah s'est blessé, ils ont repris le contrôle du ballon, a analysé l'Anglais pour BT Sport. Ce n'est pas à cause des erreurs de Loris Karius, on est arrivé en finale en tant qu'équipe et on perd en tant qu'équipe. C'est de la faute de tout le monde." (maxifoot.fr) |