La communion en play-offs
Championne en titre, l'Union sportive de Ouakam (Uso) a dû attendre la dernière journée pour décrocher son ticket qualificatif aux play-offs. Retour sur une première phase de championnat bouillante des Ouakamois.
L'atmosphère de cet après-midi contraste bien avec celle qu'a connue le club au lendemain de son élimination précoce en Ligue des champions par les Gambiens de Birkama. Au lieu des injures, c'est un autre discours qui est servi ce lundi après-midi au terrain ''Asecna'' de Ouakam, à l'arrivée de l'entraîneur de l'Union sportive de Ouakam (Uso), Salam Lam. ''Félicitations, coach'', lancent joueurs, dirigeants et supporters. ''Félicitations à vous aussi'', réplique le technicien qui est tout sourire.
La fusion du vestiaire et du public
À Ouakam, c'est jour de communion d'un groupe qui était au bord de l'implosion. Après une prière improvisée par les protégés de Salam Lam pour remercier Dieu de les avoir propulsés dans le dernier carré, la séance d'entraînement débute dans une ambiance détendue et calme. Pas de chant ni de cri, les joueurs se tapotent, se taquinent, au trot sous le regard de supporters qui se sont déplacés comme d'habitude. Le ''rouge'' (une des deux couleurs du club) de février et mars, est aujourd'hui absorbé par le ''blanc'' des dents perceptible à travers les sourires d'un bonheur retrouvé. En trois mois, l'Us Ouakam a pu se réconcilier avec une place aux play-offs en crucifiant (3-0) le Dakar Université Club (DUC) à l'ultime journée. ''C'est l'unité entre joueurs et supporters qui a tout changé'', disent les inconditionnels du club. ''Nous avons tenu une réunion entre nous pour parler des performances, ce qui nous a permis de régler la crise'', note Baye Dame. ''On s'est parlé entre joueurs et supporters pour mieux se comprendre et trouver la solution de sortie de crise'', renseigne le capitaine des ''Rouge et Blanc'', Pape Latyr Ndiaye. Au fil des minutes, les supporters continuent d'affluer pour féliciter eux aussi, le coach Salam Lam, qu'ils avaient déclaré, il y a eu deux à trois mois, persona non grata dans le village.
''Un mal nécessaire...''
La communion des joueurs et des supporters est forte à cette séance d'entraînement. Ils se chahutent, discutent de la situation rocambolesque de la poule B sur le cas Casa-Jaraaf. C'est presque le bonheur complet. Une atmosphère de joie stupéfiante. Encore ébloui par cette qualification aux play-offs, Salam Lam, habillé en blouson gris et tee-shirt, casquette blanche bien vissée, relativise les mouvements d'humeurs du passé. ''C'est un mal nécessaire, explique-t-il. On est en sciences humaines, parfois ça marche et parfois ça ne marche pas. Et ce qui différencie les clubs, c'est de mettre le problème sur table et d'en discuter comme on l'a fait''. Heureux de cette situation paisible, le technicien appelle à une union sacrée. ''Tant que l'Uso sera unie et solidaire, l'équipe sera terrible et aura la rage parce que c'est un club lébou'', conclut-il.
MAMADOU LAMINE SANÉ