Publié le 26 Nov 2016 - 01:13
IMMIGRATION CLANDESTINE

La Méditerranée, ‘’mouroir’’ de migrants  

 

La ruée de migrants vers l’Europe n’a pas connu d’accalmie. L’Organisation internationale des migrants (OIM) a dénombré, sur les 204 311 migrants qui ont regagné l’Europe, plus de 3 800 décès en Méditerranée. Zone à risque, cet espace maritime reste un ‘’mouroir’’ pour les migrants clandestins.

 

La Méditerranée est devenue un véritable cimetière pour migrants clandestins, eu égard aux chiffres donnés par l’Organisation internationale des migrants (OIM). Pendant longtemps, les frontières terrestres ont été le lieu de passage privilégié de ces derniers à la recherche de l’eldorado, notamment la Hongrie, la Bulgarie, la Grèce et l'Italie. Depuis quelques années, ils ont changé de lieu de transit. Désormais, ils empruntent la voie maritime, malgré les morts.

A bord d’embarcations surchargées, ils bravent les flots. Et pourtant, il y a le renforcement des frontières terrestres et des contrôles aux points de passages identifiés, notamment avec l'aide de l'Union européenne et de Frontex. Le nombre de migrants morts en tentant de traverser la Méditerranée a atteint en 2016 le niveau record de 3 800, a annoncé le Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR), il y a quelques semaines. « Nous pouvons confirmer qu'au moins 3 800 personnes ont péri ou ont disparu en mer Méditerranée depuis le début de l'année, soit le bilan le plus élevé jamais enregistré », avait déclaré William Spindler, porte-parole du HCR. Pour l'ensemble de l'année 2015, le bilan avait été de 3 771 morts.

D’après l’Organisation internationale des migrants (OIM), le nombre de migrants naufragés secourus en 2014 a dépassé 170 000, dont 30 000 par les garde-côtes, autant par des navires marchands et 70 000 par l'opération Mare Nostrum. Cette dernière a été lancée par le gouvernement italien le 18 octobre 2013. Ladite initiative est née après le drame de Lampedusa. Globalement, ces migrants viennent des pays d'Afrique sahélienne, principalement de Libye (90%), désormais pays de transit, de Syrie via l'Egypte (5%) où la situation des réfugiés syriens est ‘’précaire’’. Il s’y ajoute nombre d'Erythréens, installés en Libye et désireux de fuir l'instabilité et les violences dans leur pays.

Selon Federico Soda, directeur du Bureau de coordination de l’OIM à Rome pour la Méditerranée, l’augmentation du nombre d’arrivées est attribuable d’une part aux meilleures conditions météorologiques et d’autre part à l’utilisation d’embarcations en bois. ‘’Elles ont une plus grande capacité que les bateaux pneumatiques habituellement utilisés. Les passeurs y mettent plus de 700 migrants, alors que ceux des pneumatiques transportent seulement 100 à 120 personnes. Des accidents majeurs impliquant des bateaux en bois en mauvais état se sont produits. C’est aussi une des raisons qui explique l’augmentation du nombre de migrants morts ou portés disparus’’, explique M. Soda. Dans le cas de l’incident qui a coûté la vie à 500 personnes, dit-on, le bateau a pris la mer sans moteur. Les survivants ont expliqué qu’ils ne voulaient pas partir dans de telles conditions, mais que les passeurs les ont forcés à embarquer.

Les évènements tragiques survenus à Lampedusa en octobre 2013, puis dans le détroit de Sicile en juin 2014 et d’autres, ont accentué le contrôle  européen. Son but est d’éviter les naufrages répétés. Des Etats européens ont entrepris des efforts ‘’louables’’ pour maîtriser leurs espaces maritimes. 

PAPE NOUHA SOUANE

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