Publié le 14 Aug 2013 - 23:39
KENYA

La Mobius, une voiture à 3 millions qui devrait bien inspirer le Sénégal

 

Conçus par Joël Jackson, un ingénieur informaticien, et assemblés par Kenya Vehicle Manufacturers (KVM), les 500 premiers Mobius, véhicules low cost, sortiront d’usine d’ici mi 2014. Une expérience qui devrait bien inspirer le Sénégal, dont l’industrie automobile se relance.

Le constructeur vise le marché des PME qui ont besoin d’un véhicule abordable, facile d’entretien, disposant d’un grand espace de rangement, économe en carburant et adapté aux routes africaines.

« Nous avons commencé l'assemblage de la Mobius il y a deux semaines. Nous construisons cinq prototypes et les unités en production passeront à plus de 500 voitures par an, en fonction des ventes réalisées entre maintenant et la fin de l’année», a expliqué Ralph Hruschka, responsable de la qualité à KVM.

Vendue à environ 4500 € (quelque 3 000 000 Cfa), la Mobius est moins chère qu'une voiture Toyota d'occasion de 4 ans d’âge qui se vend autour de 8000 € (5,3 millions Cfa). « La vision de Mobius est de construire un véhicule plus approprié et abordable pour les entreprises et de créer une plate-forme de mobilité à travers toute l'Afrique » a déclaré Joël Jackson à l’agence Reuters.

Plus de 35% du contenu du véhicule est d’origine nationale et le constructeur espère parvenir à 40%.

Cette expérience kenyane doit bien inspirer l’industrie automobile qui renaît au Sénégal. L’essai qui avait été fait avec les camionnettes Gaïnde sous le régime socialiste n’avait pas prospéré, bien que ce véhicule fut à l’époque le moins cher du marché. Sa rusticité, son manque d’esthétique et sa faible résistance aux mauvaises routes ne l’ont pas mis dans le cœur des entreprises et des particuliers. Aujourd’hui, les Iraniens de Khodro ont monté avec le Sénégal la société Seniran Auto qui produit des véhicules utilisés plus comme taxi, mais dont les acheteurs professionnels peinent à payer les traites.

Les Indiens de Tata Motors se sont alliés à la société 100% sénégalaise Senbus pour monter des minibus destinés à renouveler le vieux parc de cars rapides et Ndiaga Ndiaye, pour le transport public de voyageurs. Les Chinois également projettent d’investir le marché

Toutefois, toutes ces voitures coûtent cher et sont plus destinées à des opérateurs s’activant dans le transport public. Et il faudrait penser à faire comme le Kenya, pour produire une voiture capable de répondre aux besoins en milieu urbain, mais surtout sur les pistes rurales pour l’usage de producteurs qui ont souvent des difficultés à évacuer leurs productions vers les marchés.

AVEC ECOFIN