La liberté d’expression est fondamentale pour une démocratie ouverte, apaisée et dynamique
En effet, Il est important pour les citoyens de pouvoir critiquer ouvertement les dirigeants politiques, d’émettre des avis sur la conduite des affaires de l’Etat et sur les personnes qui les gouvernent.
C’est pourquoi, l’institution de l’offense au chef de l’État représente, à mon sens, une menace pour la liberté d’expression en raison de son effet dissuasif sur les voix dissidentes.
Or, il est essentiel que les citoyens aient le droit de s’exprimer librement, de critiquer les politiques et les actions de leurs gouvernements sans craindre de représailles judiciaires d’un ministère public souvent à l’affût.
Dans une démocratie véritable, les différentes voix de la société, les bonnes comme les moins bonnes, doivent être entendues, et cela inclut les voix qui expriment des critiques fortes, par endroit désobligeantes voire maladroites envers les autorités politiques.
Sous cette perspective, Il est crucial que les lois concernant l’offense au chef de l’État, par une curieuse et récente interprétation au premier ministre (qui a des attributs propres distincts de ceux du président de la République) soient revues objectivement à l’aune de notre démocratie majeure et mises en conformité avec notre Constitution et les normes internationales en matière de liberté d’expression.
Protéger la liberté d’expression c’est protéger la démocratie et la maintenir vivace dans une société, où le débat, la critique et la diversité d’opinions doivent être encouragés et respectés.
Je soutiens, sans réserve, l’initiative de dépénaliser le délit d’offense qui est une infraction rétrograde, périmée, inadaptée à l’air du temps, à notre démocratie.
Il est évident que l’abrogation du délit d’offense ne doit pas être une licence à l’injure, a l’incitation à la haine et à la diffamation.
Comme toute liberté celle de l’expression aussi essentielle qu’elle soit doit être exercée avec responsabilité. En cas de dérapage fautif, le droit applicable entre citoyens devrait tout bonnement s’exercer, librement et dans le respect de la légalité (l’égalité des armes).
Une telle abrogation libérerait pour beaucoup Notre Justice des soubresauts politiques souvent préjudiciables à son image de dernier rempart de l’ordre public.
Par Me El Hadj Omar YOUM