Publié le 16 Feb 2022 - 11:35
MALMENES ET ARROSES PAR UNE PLUIE DE GAZ LACRYMOGENE

A Kolda, 75 ASP interpellés puis libérés, après l’audition

 

La marche dite pacifique des agents d’assistance à la sécurité de proximité (ASP), interdite par les autorités, a été réprimée, ce mardi 15 février au Fouladou par la police. Celle-ci a procédé par des interpellations de 75 ASP par les forces de l’ordre. Ils ont réclamé à l’Etat du Sénégal leur intégration dans la fonction publique, à défaut de la création d’un corps spécial pour les accueillir.

 

Vêtus de leur uniforme pour la plupart, les ASP se sont réunis à leur siège situé au quartier Bouna Kane pour exprimer publiquement leurs doléances, avant de prendre le départ pour se rendre à la gouvernance où ils devraient remettre leur mémorandum au gouverneur. Un mouvement d’humeur de soixante-douze heures, cinq jours après l’expiration de leur contrat de travail.

Un seul mot d’ordre Selon les manifestants, ce rassemblement de ce mardi est le « premier pas du plan d’action à mettre en œuvre pour la satisfaction de leurs doléances ».

Vers 9 heures déjà, des agents d’assistance à la sécurité de proximité ont pris départ d’assaut le centre ville. La circulation a été perturbée le temps de cette manifestation des ASP qui voulaient se rendre à la gouvernance pour remettre leur mémorandum.

Le long du trajet de la manifestation, un important dispositif policier était visible au centre ville. Les manifestants, arborés de brassages rouges, ont été dispersés à hauteur du commissariat central de Police de Kolda par une pluie de lacrymogènes. Et il s’en suivi d’une cours poursuite au cours de laquelle 75 parmi eux ont été interpellés et d’autres malmenés. Une image triste qui s’est déroulée sous le nez des populations.

« Nous sommes désolés. La police nous a humilié au vu et au su des populations. Les policiers nous ont brutalisés, malmenés puis arrêtés une trentaine de nos camarades. Ce qui n’est pas normal. C’est inacceptable. Les populations n’avaient que leurs yeux pour constater. C’est une image triste et qui restera gavé dans leur mémoire », a expliqué l’un des manifestants qui préfère garder l’anonyme.

Son camarade d’ajouter que « La police nous a dispersé à coups de gaz lacrymogène, s’affrontant quelques fois à nous qui n’avaient rien par devers nous. Il y a beaucoup de blessés moi-même y compris. Nous étions prêts pour remplir la prison si les autorités supérieures avaient donné l’ordre à la police de déférer nos camarades arrêtés. C’est impossible de laisser cette intimidation et cette injustice instrumentalisée ».

La plupart des manifestants ont condamnés fermement l’usage disproportionné de la force et le recours à la violence pour réprimer la manifestation pacifique organisée en faveur de leur intégration dans la fonction publique et le corps spécial promis par le Chef de l’Etat.

Intégration dans la fonction publique exigée par les ASP

Les ASP sont fermes. Ils veulent leur intégration dans la fonction publique, à défaut de la création d’un corps spécial pour les accueillir.

Créée ne 2003 par le Président de la République, l’Agence d’Assistance à la Sécurité de proximité à recruté 10.000 agents tout au début pour constituer un personnel d’appoint des forces de sécurité et de l’administration publique.

Le champ d’intervention des assistants à la sécurité de proximité à ensuite été étendu aux structures privées et aux cités religieuses. Ces ASP ont été recrutés avec un contrat de travail de deux ans renouvelable une fois. Depuis lors, leur statut n’a pas changé. Fort de ce constat, ils se disent en avoir marre. Car, ils sont dans une position inconfortable et l’avenir est incertain pour eux.

NFALY MANSALY

 

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