Publié le 24 Aug 2013 - 16:45
MANIFESTATION CONTRE LES MASSACRES EN ÉGYPTE

 Les organisateurs dénoncent l'absence des «droits-de-l'hommistes» 

 

Regrettable ! C'est ainsi que les organisateurs de la manifestation de jeudi contre les «massacres» en Égypte ont jugé l'absence remarquée des organisations humanitaires et de droits humains, «d'ailleurs très actives par ailleurs» sur d'autres questions. «De quel côté sont-elles face à la sanglante répression qui se poursuit dans ce pays depuis plusieurs jours, sans arrêt ?», s'est interrogé un membre du comité d'organisation. Celui-ci salue au passage la présence de Me Massokhna Kane, «au titre des avocats» et de «la société civile», ainsi que celles du sociologue Djiby Diakhaté et de la députée Dr Mame Mbayame Dione Ba, «tous venus dire non à la barbarie exercée sur des humains qui défendent leurs droits.»

« Non à la dictature de l’armée égyptienne! Non à la mise à mort de la démocratie ! Vive la Résistance! », pouvait-on lire sur les banderoles, pancartes et autres affiches visibles à tous les coins de la place de l’Obélisque, dans un rassemblement populaire. Plusieurs mouvements dont des associations islamiques locales ont fait le déplacement.

Pour tous, l'objectif est le retour du président Mohamed Morsi au pouvoir. « Nous sommes ici pour exprimer notre solidarité aux Frères musulmans et au peuple égyptien, pour condamner fermement le coup d’État qui a été perpétré par cette bande de militaires corrompus et dictateurs », a déclaré imam Mbaye Niang, député à l’Assemblée nationale. Selon le leader du Mouvement de la réforme pour le développement social (MRDS), «rien ne justifie que ces militaires enlèvent le Président Morsi, démocratiquement élu, pour s’installer de force au pouvoir ».

Depuis le début de la révolte ayant fait suite au putsch du général al-Sissi, plusieurs centaines de morts et des milliers de blessés ont été dénombrés parmi les partisans des Frères musulmans, mais aussi dans les rangs des forces de sécurité. «Je ressens tristesse et désolation face à ce massacre », s’est indigné Mouhamadou Barro, chargé de communication pour la manifestation. «Mais nous déplorons aussi le mutisme de la communauté internationale sur une affaire si grave», peste-t-il.

La communauté des Frères musulmans installée à Dakar a été représentée par Mohamed Hatab, accompagné de deux de ses enfants. La quarantaine, il a fait part de la désapprobation du peuple égyptien contre le coup d’État militaire qui a renversé le régime de Morsi.

Dans le document remis à la presse, les manifestants « exigent la libération immédiate et sans condition du président Mouhamed Morsi et réclament l’arrestation des responsables des massacres notés depuis le début de la révolution et leur traduction devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité''.