Publié le 27 Nov 2013 - 18:39
MARCHÉ DE L'AUTOROUTE À PÉAGE THIÈS-TOUBA

"L'Anoci était comme cela, et il y a eu dérapages", avertit Mouhamadou Mbodj

 

Le gouvernement doit communiquer et présenter les projets globalement pris d’accord avec les Chinois. C’est le souhait exprimé par le Coordonnateur général du Forum Civil. Selon Mouhamadou Mbodj, l'Assemblée nationale doit être saisie dans le cadre de ces projets dont l’autoroute à péage Thiès-Touba, pour éviter le syndrome de l'Anoci.

 

Le débat sur l’autoroute à péage Thiès-Touba est loin d’être clos. Alors que la construction de cette infrastructure de 406 milliards de francs Cfa va certainement être offerte à l’entreprise chinoise China Road & Bridge Corporation (CRBC), beaucoup d’observateurs qualifient ce marché d'entente directe. Pour le coordonnateur du Forum civil, ‘’il y a un besoin de transparence’’ dans les projets chinois annoncés au Sénégal. Pour cela, explique Mouhamadou Mbodj lors d’un atelier tenu hier sur la bonne gouvernance et la corruption, ‘’le Parlement doit être saisi parce que c’est le Parlement qui détient de manière exclusive l’autorisation de recettes et de dépenses au Sénégal’’. «Le projet n’était pas planifié, le parlement ne contrôle pas (mais) il faut que ce contrôle se fasse. C’est la Représentation nationale qui doit donner l’onction pour les recettes et les dépenses.»

Alors que des autorités plus ou moins concernées ont soutenu qu'aucun contrat n'est encore signé avec la CRBC, le coordonnateur du Forum civil n'en démord pas. «On ne peut pas laisser l’Exécutif discuter avec les Chinois, exécuter et restituer», indique M. Mbodj qui rappelle un précédent célèbre sous l'ancien régime. «L’Anoci était comme cela, et il y a eu des dérapages», met-il en garde.

De son côté, Mansour Cama, président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES), a affirmé avoir plaidé pour l’implication du secteur privé dans cette opération. Une position soutenue par le Forum civil. ‘’Le secteur privé devrait être associé (et que l'on intègre) dans le volet infrastructure, les activités agricoles susceptibles d’aider à l’insertion des jeunes. Il faut asseoir la transparence, l’ouvrir au secteur privé et permettre aux jeunes de travailler’’, a poursuivi Mbodj.

En plus du «nécessaire» contrôle parlementaire, le Forum civil alerte les autorités sur le fait que l'entreprise chinoise a déjà été épinglée dans plusieurs pays pour des problèmes de corruption. Dans un premier temps, Mbodj estime que le gouvernement doit répondre à cette question-là. Ensuite, «les autorités devraient communiquer et présenter les projets globalement pris d’accord avec les Chinois’’, recommande-t-il. En fin de compte, le Coordonnateur du Forum civil est d'avis que ce projet d'autoroute  «manque de planification», car il ne figure ni dans la déclaration de politique générale du Premier ministre, ni dans le programme Yoonu Yokkute du candidat Macky Sall. 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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