Publié le 1 Feb 2022 - 22:33
MENACE SUR LA SANTÉ HUMAINE ET ENVIRONNEMENTALE

Le système de gestion des déchets médicaux mis à rude épreuve, à cause de la Covid-19

 

La santé humaine et environnementale est actuellement menacée pars des dizaines de milliers de tonnes de déchets médicaux provenant de la réponse de la Covid-19. Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé qui doit être publié aujourd’hui, il y a un besoin urgent d’améliorer les pratiques de gestion des déchets.

 

Aujourd’hui, 30 % des établissements de santé (60 % dans les pays les moins avancés) ne sont pas équipés pour gérer les charges de déchets existants, sans parler de la charge supplémentaire liée à la Covid-19. C’est ce qui ressort de l’analyse faite par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les systèmes de gestion des déchets de santé. Cela expose potentiellement les agents de santé à des blessures par piqûre d’aiguille, à des brûlures et à des micro-organismes pathogènes. Cette situation affecte aussi les communautés vivant à proximité de sites d’enfouissement et de sites d’élimination des déchets mal gérés par l’air contaminé provenant de la combustion, de la mauvaise qualité de l’eau ou des ravageurs porteurs de maladies.

Selon l’OMS, des dizaines de milliers de tonnes de déchets médicaux supplémentaires provenant de la réponse à la pandémie de Covid-19 ont mis à rude épreuve les systèmes de gestion des déchets de santé dans le monde entier. Ils menacent la santé humaine et environnementale et exposent un besoin urgent d’améliorer les pratiques de gestion des déchets, selon un nouveau rapport de l’OMS.

L’analyse mondiale de l’OMS sur les déchets de santé dans le contexte de la ‘’Covid-19 : état, impacts et recommandations’’ fonde ses estimations sur 87 000 tonnes d’équipements de protection individuelle (EPI) achetés entre mars 2020 et novembre 2021.  Les auteurs notent que cela ne fournit qu’une première indication de l’ampleur du problème des déchets Covid-19. Il ne tient compte d’aucun des produits Covid-19 achetés en dehors de l’initiative, ni des déchets générés par le public comme les masques médicaux jetables. Ils soulignent que plus de 140 millions de kits de tests qui pourraient générer potentiellement 2 600 tonnes de déchets non infectieux (principalement du plastique) et 731 000 litres de déchets chimiques (équivalent à un tiers d’une piscine olympique) sont expédiés. Tandis que plus de 8 milliards de doses de vaccin sont administrées dans le monde, produisant 143 tonnes de déchets supplémentaires sous forme de seringues-aiguilles et coffres-forts.  Selon le directeur exécutif du Programme OMS pour les situations d’urgence sanitaire, il est absolument vital de fournir aux agents de santé le bon EPI.

Mais, souligne le Dr Michael Ryan, il est également essentiel de s’assurer qu’il peut être utilisé en toute sécurité sans impact sur l’environnement immédiat. Cela signifie, précise-t-il, qu’il faut mettre en place des systèmes de gestion efficaces, y compris des conseils à l’intention des agents de santé sur ce qu’il faut faire avec les EPI et les produits de santé après leur utilisation.

‘’La Covid-19 a forcé le monde à prendre en compte les lacunes et les aspects négligés du flux de déchets’’

Pour la directrice de l’Environnement, du Changement climatique et de la Santé à l’OMS, ‘’la Covid-19 a forcé le monde à prendre en compte les lacunes et les aspects négligés du flux de déchets, surtout, soutient Dr Maria Neira, de la façon dont nous produisons, utilisons et jetons nos ressources de soins de santé, du berceau à la tombe. Un changement significatif à tous les niveaux, du monde entier à l’hôpital, dans la façon dont nous gérons le flux de déchets de soins de santé, est une exigence fondamentale des systèmes de soins de santé intelligents’’, explique-t-elle.  Avant d’ajouter que cela, face au climat auquel de nombreux pays se sont engagés lors de la récente Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques. Et bien sûr, une reprise saine de la Covid-19 et une préparation à d’autres urgences sanitaires à l’avenir.

 Le rapport présente un ensemble de recommandations pour intégrer de meilleures pratiques de gestion des déchets, plus sûres et plus durables sur le plan environnemental dans la réponse actuelle à la Covid-19 et les futurs efforts de préparation à la pandémie. Il s’agit, entre autres, de l’utilisation d’emballages et d’expéditions écologiques, d’EPI sûrs et réutilisables (gants et masques médicaux). Il faut aussi noter l’utilisation de matériaux recyclables ou biodégradables, l’investissement dans les technologies de traitement des déchets non brûlés comme les autoclaves. La logistique inverse pour soutenir le traitement centralisé et les investissements dans le secteur du recyclage pour s’assurer que les matériaux, comme les plastiques, peuvent avoir une seconde vie, est aussi recommandée.

 La présidente du groupe de travail sur les déchets de soins de santé de l’Association internationale des déchets solides (ISWA), Dr Anne Woolridge, précise qu’un changement systémique dans la façon dont les soins de santé gèrent leurs déchets, comprendrait un examen plus approfondi et systématique et de meilleures pratiques d’approvisionnement.  A son avis, il est de plus en plus admis que les investissements dans la santé doivent tenir compte des implications environnementales et climatiques, ainsi qu’une plus grande prise de conscience des avantages connexes de l’action. ‘’L’utilisation sûre et rationnelle des EPI permettra non seulement de réduire les dommages environnementaux causés par les déchets, mais aussi d’économiser de l’argent, de réduire les pénuries d’approvisionnement potentielles et de soutenir davantage la prévention des infections en modifiant les comportements’’, renseigne le Dr Woolridge.

VIVIANE DIATTA

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