‘’Les promoteurs ne pourront plus monter un combat pour les ténors’’

Le consultant Omez Diagne reste sceptique, quant à un retour à la normale de la saison 2019-2020, avec la pandémie Covid-19. En guise de recommandations, il invite les lutteurs à poursuivre leurs entrainements pour une éventuelle reprise des compétitions.
Quelle analyse faites-vous de l’arrêt des combats de lutte, depuis un mois, pour cause de pandémie du coronavirus ?
La maladie du coronavirus a commencé à sévir en pleine saison, au mois de mars 2020. Donc, personne ne s’y attendait. La Covid-19 est une pathologie extrêmement dangereuse. C’est pourquoi les autorités étatiques ont jugé utile d’interdire toutes les manifestations. Cette mesure affecte la lutte certes, mais moi, je dis qu’elle est salutaire. Il faut privilégier la santé d’abord. On ne peut pas faire du sport si on n’est pas bien portant. C’est dommage, mais il n’y a pas d’alternative.
Quels peuvent être les impacts de cet arrêt sur le reste de la saison ?
La situation est difficile pour tous les acteurs de la lutte : lutteurs, amateurs et promoteurs. L’interdiction des rassemblements est entrée en vigueur le 16 mars. Donc, cela fait un mois que la lutte est en léthargie. Les promoteurs ne prennent pas le risque, parce qu’ils n’ont pas de sponsors pouvant les accompagner au plan financier. Luc Nicolai, le seul à avoir décroché un combat, est retourné en prison avant la pandémie. Et à côté du coronavirus, il y a le mois de ramadan que l’on va entamer d’ici quelques jours. Cela signifie que même si le virus est enrayé, la lutte observera au moins une pause d’un mois. Donc, ça sera très compliqué, parce qu’aucun ‘’Vip’’ n’a pas encore signé de contrat pour un combat. La Covid-19 est un cas de force majeure ; personne ne s’y attendait. Moi, je ne crois pas qu’un promoteur puisse avoir le temps nécessaire pour pouvoir organiser un combat d’ici la fin de la saison. Ils ne sont pas en mesure de monter un combat pour les ténors comme Gris Bordeaux, Tapha Tine, Balla Gaye 2, Bombardier, Eumeu Sène… encore moins pour les jeunes. Je ne le crois pas logiquement.
Tout le travail effectué jusque-là doit être repris, surtout sur le plan physique. Si les activités ne reprennent pas très vite, beaucoup d’athlètes ne lutteront pas et il n’y aura aucun changement au niveau du classement. Les promoteurs doivent, dès lors, réfléchir sur les combinaisons possibles l’année prochaine. Les écuries doivent aussi faire des réflexions sur les adversaires de leurs lutteurs.
Que doivent faire les lutteurs durant cette période ?
Les lutteurs doivent continuer leurs entrainements quotidiens sous le contrôle de leurs préparateurs physiques. Ces derniers doivent tenir un programme individuel pour maintenir la forme des athlètes. Les lutteurs doivent faire un travail de maintien personnel, avec une bonne planification pour pouvoir gérer leurs graphiques de compétition. L’accent doit être mis sur le travail foncier, c’est-à-dire l’endurance. Ils renforceront ces exercices de base avec une résistance intense et continue, si la compétition est relancée.
OUMAR BAYO BA