Kirsty Coventry confiante

L’ancienne nageuse zimbabwéenne, candidate à la succession de Thomas Bach à la présidence du Comité international olympique (CIO) voit un progrès prometteur de l’Afrique vers l’organisation des Jeux olympiques (JO). Ministre de la Jeunesse, des Sports, des Arts et des Loisirs de son pays, elle ambitionne de devenir la première femme et Africaine à diriger le CIO.
L’Afrique est le seul des cinq continents à n’avoir pas encore abrité les Jeux olympiques. Pourtant, les candidatures ne manquent pas. L’Égypte et l’Afrique du Sud se verraient bien attribuer l’organisation de l’édition de 2036 ou 2040. En attendant l’officialisation de ces candidatures, le continent a du travail à faire pour se donner plus de chance. Candidate à la présidence du Comité international olympique (CIO), Kirsty Conventry nourrit beaucoup d’espoir quant à l’idée de voir l’Afrique accueillir un jour les JO. Invitée par l’Association internationale de la presse sportive (AIPS) à partager, par vidéoconférence, ses ambitions pour l’olympisme, l’ancienne nageuse se réjouit déjà de l’organisation prochaine des Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) 2026 à Dakar.
‘’Nous sommes très heureux que les Jeux olympiques de la jeunesse aient lieu à Dakar l’année prochaine. Nous attendons cela avec impatience. Et je sais qu’en tant qu’africains, nous sommes très heureux d’accueillir le monde sur le continent et de lui montrer à quel point nous aimons le sport et à quel point le sport fait partie de notre culture’’. Elle a aussi exprimé son enthousiasme de voir le continent accueillir de grands événements sportifs, notamment le Maroc qui va accueillir la Can-2025, puis la Coupe du monde 2030 (co-organisation avec l’Espagne et le Portugal, NDLR).
Elle a évoqué l’organisation de la Coupe du monde 2010 par l’Afrique du Sud, qui a aussi abrité des tournois de rugby et de cricket ‘’de haut niveau’’. ‘’Nous voyons que l’Égypte et l’Afrique du Sud sont en dialogue avec le CIO au sujet des Jeux olympiques. En 2027, l’Afrique du Sud, le Zimbabwe et la Namibie co-organiseront la Coupe du monde masculine de l’ICC (Cricket World Cup, NDLR), ce qui est très excitant’’.
‘’La raison pour laquelle je mentionne toutes ces choses, a précisé Kirsty, est que le continent dans son ensemble met vraiment l’accent sur la candidature à l’organisation d’événements sportifs internationaux de plus grande envergure. Et je pense que cela est très prometteur’’.
La Zimbabwéenne encourage une collaboration entre les pays africains et l'Union africaine pour développer les infrastructures sportives à travers les Jeux panafricains, en vue de candidatures futures aux Jeux olympiques. ‘’En tant qu’Afrique, nous devons travailler ensemble et notamment par le biais de l’Union africaine, lorsque nous organiserons les Jeux panafricains, pour vraiment nous développer et nous intéresser aux régions spécifiques de notre continent. C’est un très grand continent, très étendu, mais nous devons vraiment examiner stratégiquement, du point de vue de l’Union africaine, comment nous pouvons développer, grâce aux Jeux panafricains, nos infrastructures qui pourront ensuite être suivies et utilisées par une candidature aux Jeux olympiques. Je sais que l’UA étudie ces différentes questions, mais je pense vraiment que nous devons le faire avec un débat et des critères de sélection beaucoup plus ciblés et significatifs lorsque nous cherchons à savoir qui accueillera les prochains Jeux panafricains’’.
Devenir première femme et Africaine à la tête du CIO
Kirsty Conventry fait partie des sept candidats à la présidence du Comité international olympique. Elle est la plus jeune des prétendants en lice pour succéder à Thomas Bach à l’élection prévue le 20 mars prochain lors de la 144e session du CIO, en Grèce. La Zimbabwéenne de 41 ans ambitionne de devenir la première femme et la première Africaine à diriger le CIO, créé le 23 juin 1894. Elle aura comme adversaires le Britannique Sebastian Coe, président du World Athletics, le Jordanien Prince Feisal Al Hussein, le Suédois Johan Eliasch, le Français David Lappartient, l’Espagnol Juan Antonio Samaranch, fils de Juan Antonio Samaranch (7e président du CIO, de 1980 à 2001) et le Japonais Morinari Watanabe.
L’ancienne nageuse connait bien l’organisation faîtière de l’olympisme qu’elle a intégrée en 2013 comme membre élue à la Commission des athlètes (2013 à 2021). Depuis 2021, elle élue au CIO en tant que membre individuelle. À travers sa candidature, elle veut montrer que ‘’l’Afrique est capable et est prête à diriger’’. La septuple médaillée olympique (deux or, quatre argent et un bronze) compte également poursuivre le processus pour l’égalité des sexes afin de ‘’repousser les limites’’ sur le terrain de jeux et dans les instances dirigeantes. En tant qu’ancienne nageuse, spécialiste du dos crawlé et du 4 nages, elle envisage de centrer son action sur l’athlète, entre autres mesures, en donnant la ‘’priorité à la santé mentale, à la récupération physique et au bien-être global des athlètes’’, en faisant la promotion de ‘’l'égalité des chances pour les femmes et renforcer le sport féminin’’, en assurant ‘’un environnement de soutien et de valorisation pour les athlètes tout au long de leur carrière sportive et au-delà’’.
Ministre de la Jeunesse, des Sports, des Arts et des Loisirs du Zimbabwe depuis 2018, Mme Coventry veut faire de la place au soutien aux programmes d’infrastructures. ‘’À l'heure actuelle, la Solidarité olympique, par exemple, compte 15 programmes mondiaux. Tous les comités nationaux olympiques n'ont pas la possibilité d'utiliser ces 15 programmes. Pouvons-nous donc être un peu plus flexibles en permettant aux comités nationaux olympiques de choisir les programmes qu'ils préfèrent utiliser et de répartir le même montant d'argent sur les 15 programmes, peut-être répartis sur cinq programmes, dont l'un pourrait être l'amélioration des installations’’.
LOUIS GEORGES DIATTA