Publié le 11 Apr 2018 - 13:54
PERTURBATIONS DANS LE SYSTEME EDUCATIF

Les partenaires de l’Education tirent la sonnette d’alarme

 

Les perturbations du système éducatif inquiètent les partenaires de l’Education qui ont débuté, hier, la revue sectorielle du Paquet. La rencontre est prévue sur trois jours.

 

Le respect du quantum horaire est une exigence pour un système éducatif de qualité. Cette question et celle des perturbations notées cette année ont été au cœur de la revue sectorielle du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet) entamée, hier, à Dakar. ‘’La gouvernance doit être améliorée, pour une meilleure efficacité et efficience dans la gestion du système au niveau central comme déconcentré. L’atteinte du quantum horaire requis et l’utilisation optimale constituent des exigences pour un système éducatif de qualité qui est difficile à envisager sans un climat social apaisé’’, a soutenu le représentant de l’Unesco Gwang Chol Chang.

Moins diplomatique, le représentant de l’Union des associations d’élus locaux, Abdou Khadre Ndiaye, s’est montré véhément. ‘’Il est venu le temps des responsabilités. Car on est sur une corde raide. Je pense qu’à un moment, il faut que les acteurs prennent leurs responsabilités’’, déclare-t-il. Avant d’engager l’ensemble des acteurs à aller vers une démarche réaliste. Car, selon l’élu, ‘’l’Etat a sa part de responsabilité, parce que, quand des engagements sont signés, quelles que soient les difficultés, il faut les respecter. Je reviens à l’image de cette corde raide pour demander que la raison prévale de part et d’autre’’, estime Abdou Khadre Ndiaye.

Les résultats décryptés

Revenant à l’évaluation du Paquet, Gwang Chol Chang a soutenu que, malgré les efforts consentis, beaucoup reste à faire. D’autant qu’il constate que, dans le moyen secondaire, le taux de redoublement a baissé de 3,14 %, passant de 23,6 % à 20,46 %. La formation professionnelle et technique a connu une hausse des effectifs de 12,5 %, sur la période de 2016 à 2017.

Dans l’enseignement supérieur, la population est passée de 152 000 en 2016 à environ 360 000 en 2017. Ce qui donne un ratio de 1 099 étudiants sur 100 000 habitants. Malgré cela, dit-il, des efforts restent à faire. Pour ce qui est de la petite enfance, le taux brut de scolarisation est encore de 17,5 % en 2017, soit un gap de 3,4 % par rapport aux prévisions qui étaient de 21 %, avec des disparités régionales importantes. Dans l’élémentaire, des efforts sont à fournir dans la maitrise du français et des mathématiques. Le taux d’achèvement y a connu une baisse de 0,1 % en 2017, en plus d’un taux d’abandon élevé de 10,28 % en 2017.

Il s’avère aussi que ces tendances du taux d’achèvement à la baisse sont observées dans le moyen secondaire. Le pourcentage d’élèves orientés en fin de cycle dans les filières scientifiques a stagné, entre 2016 et 2017, autour de 35 %. Le pourcentage d’élèves du cycle fondamental orientés vers la formation professionnelle et technique reste à 7,7 % en 2017. La diversification des offres de formation professionnelle et technique, y compris dans l’enseignement supérieur, ainsi que l’amélioration de l’efficacité interne des universités demeurent des enjeux prioritaires.

Le coordonnateur de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep), Cheikh Mbow, estime que les résultats ne sont pas des meilleurs. Il est même inquiet de la crise que traverse le système éducatif. ‘’Nous sommes en train de vivre une crise qui impacte les enfants du public. Il nous faut une pacification du système’’, soutient-il. Tout en réitérant l’engagement de la société civile à se mobiliser.

Le secrétaire général du ministère de l’Education nationale, Khady Diop Mbodj, attend de ces trois jours des recommandations pertinentes et utiles pour une bonne poursuite des activités du Paquet, avec efficacité et efficience, adoptant le plan de travail 2018 intégrant et consolidant toutes les activités imputables sur les ressources internes et externes.

AIDA DIENE

 

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