La ville de Dakar sacrifie les festivités de fin d'année
La nécessité de recaser les commerçants de Sandaga arrive à point nommé pour la ville de Dakar car elle sera la cause de l'annulation des festivités de fin d'année. Des décorations et feux d'artifices peu appréciés par les Dakarois l'année passée.
Pour les fêtes de fin d'année, la ville de Dakar ne renouera pas avec les décorations et feux d'artifices à coup de centaines de millions de francs Cfa. Des dépenses dites de prestige dans un contexte de pauvreté et de précarité qui avaient valu à la municipalité de la capitale un torrent de critiques indignées. Pour une leçon retenue, c'en serait donc une !
Mais les élus locaux, pour expliquer ce changement de cap, ont brandi hier, au cours d'une session ordinaire, l'acquisition d'un nouveau centre commercial dont le coût est de 1,5 milliard de francs Cfa. Cette infrastructure, dédiée au recasement des commerçants du marché Sandaga, est présentée comme la cause du renoncement aux dites festivités.
Selon le maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall, toutes les dépenses seront annulées pour l'achat du terrain. «Nous allons annuler toutes les festivités de fin d'année afin que l'on puisse mettre les commerçants dans des logements décents. Nous avons décidé de mettre les 300 millions destinés à cela dans les 1,5 milliards pour acheter le centre commercial... Nous devons nous ajuster avant de chercher ailleurs», a expliqué le premier magistrat de la ville.
«Nous sommes en fin de mandat, et il faut se mettre en perspective car beaucoup de projets en santé, éducation et voirie sont là. Nous sommes engagés à payer les dettes avant les élections pour ne pas hypothéquer la marche de nos successeurs. Nous allons aussi arrêter tous les voyages et bloquer le budget au stade où il est. Il n'y aura pas de nouvelles dépenses en 2014'', a dit Khalifa Sall.
«Serigne n'a pas de terrain chez nous»
Concernant le conflit foncier avec Serigne Mboup du groupe CCBM, Khalifa Sall a apporté des clarifications. «Le terrain a été donné par les différents maires au groupe CCBM pour construire un centre commercial en 2000-2001. (Mais) depuis 13 ans, le terrain est resté toujours vierge. Il n'y a eu aucune brique et il sert d’entrepôt aux voitures de CCMB alors qu'il appartient à la ville.
Nous ne polémiquons pas, c'est la raison pour laquelle nous sommes allés au tribunal», a-t-il dit, serein. Pour le maire de Dakar, pendant 4 ans, Serigne Mboup a fait dans le dilatoire. ''La procédure suit son court et nous préservons les intérêts.»
Par ailleurs, les élus locaux ont plaidé pour la création d'une police municipale chargée de veiller sur les projets déjà réalisés (pavage, poteaux, etc.). Car selon eux, une ville, c'est des règles et des normes à faire respecter.
Treize des quatorze points de la session municipale ont été délibérés et adoptés par les conseillers présents. Le quatorzième qui concerne la «convention de partenariat culturel entre la ville de Dakar et le groupe Xalam» fera l'objet d'une prochaine discussion.
V. DIATTA