Publié le 25 May 2012 - 13:44
PROCÈS EUMEU SÈNE - LUC NICOLAÏ

Un combat à 800 millions

 

Le procès opposant le promoteur Luc Nicolai au lutteur Eumeu Sène a eu finalement lieu, après plusieurs renvois. Jeudi dans une salle bondée de monde, ils ont réglé leurs comptes. Le tribunal a renvoyé le délibéré au 5 juillet prochain.

 

Pour compenser les pertes subies avec la non tenue du combat entre Eumeu Sène et Modou Lo, le promoteur Luc Nicolai réclame au leader de l'écurie Tay Shinger la somme de 800 millions de francs Cfa. En effet, après plusieurs renvois, le procès opposant le promoteur au lutteur a été jugé au fond le jeudi au tribunal.

 

Les deux parties sont arrivées au tribunal le matin vers 10 heures, mais il a fallu patienter jusqu’à 18 heures pour entendre le juge appeler l'affaire à la barre. Eumeu Sène, vêtu d'un T-shirt blanc et d'un jean est appelé à la barre, en même temps que Luc Nicolai et Momar Kâ dit Atta. Les avocats des deux parties ont posé leurs questions, chacun essayant de tirer profit des réponses de l'autre.

 

 

Délibéré le 5 juillet

 

Eumeu Sène a été constant dans sa position. ''Je n'ai jamais mandaté Atta pour qu'il aille me signer un contrat auprès de Luc Nicolai et je n'ai jamais vu la couleur des 20 millions qu'il a encaissés''. Toutefois, il reconnaît avoir appelé Momar Kâ le 3 mai à 17 h 24, jour de signature dudit contrat, pour parler d'autres choses, mais pas du contrat. En outre, Eumeu Sène reconnaît avoir parlé du combat avec le promoteur Luc Nicolai. ''Mais je n'étais pas d'accord sur le cachet de 90 millions qui m'a été proposé. Pour moi, je méritais plus que cela pour un combat contre Modou Lô'', dira-t-il. Et pour ses autres combats, le leader de l'écurie Tay Shinger renseigne : ''On me demandait toujours si j'étais prêt à affronter un tel lutteur pour un tel cachet, et si cela m'arrangeait je donnais mon accord pour que l'on signe le contrat ; cette fois-ci, cela ne s'est pas passé comme cela''.

 

 

Bul Faal fait bloc derrière Atta, Tyson fait faux bond

 

Quant à Momar Kâ, agent et secrétaire général de l'écurie Bul Faale, il n'a pas aussi varié dans ses propos. ''Nous sommes passés par le même procédé que lors des autres combats qu'on a disputés. C'est moi qui négocie avec le promoteur, si on tombe d'accord, je signe le contrat de sponsoring et je mandate le manager pour qu'il signe le contrat au niveau du CNG. C'est Eumeu Sène qui m'a mis en rapport avec Luc Nicolai et le jour de la signature du contrat, il m'a appelé et je lui ai dit que je venais de signer le contrat, nous avons aussi parlé de son obtention de visas pour l'Italie''. Momar Ka est conforté dans sa position par l'entraîneur de l'écurie Bul Faale, Babacar Ndiaye qui raconte : ''Atta nous a dit en réunion de l'écurie qu'il venait de signer le contrat Eumeu Sène/Modou Lô avec le promoteur Luc Nicolai et qu'il a empoché la somme de 20 millions. Nous avions même commencé avec Eumeu Sène à nous entraîner en vue du combat et à établir une stratégie pour battre Modou Lô''.

 

Eumeu Sène, énervé par les déclarations de l'entraîneur, l'a accusé d'être sous la coupe de Momar Kâ. Quant au manager Ibnou Diop, il a dit à la barre que lui seul est habilité à signer les contrats des lutteurs de Bul Faale, mais que les contrats de sponsoring étaient signés par Momar Kâ. Il ajoute qu'il ''n'était pas au courant de la signature de contrat du combat Eumeu Sène/Modou Lô pour le compte de Luc Nicolai''. Ce dernier plaignant, a dit que c'est Eumeu Sène lui-même qui lui a donné le numéro de Momar Kâ pour démarcher son combat contre Modou Lô et que ''c'est Eumeu Sène qui a été demandeur pour ce combat''.

 

Des témoins comme Tyson et son père, un sage de l'écurie, n'ont pas répondu à la convocation pour venir témoigner.

 

Après sa plaidoirie, l'avocat du plaignant, Me Baboucar Cissé, a demandé en guise de dommages et intérêts pour son client la somme de 800 millions de francs Cfa, estimant que ce dernier a perdu beaucoup d'argent dans cette histoire. Les conseils du lutteur ont par contre plaidé la relaxe, estimant que leur client n'a rien fait et qu'un contrat n'était valable que s'il était régularisé au niveau du CNG. Ce qui n'était pas le cas de celui-ci. Le délibéré a été renvoyé par le juge au 5 juillet prochain.

 

KHADY FAYE

 

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