Justice ou tentative de musellement d’un adversaire ?
Membre du pool des avocats devant défendre l’ancien président de la République islamique de la Mauritanie, Me Ciré Clédor Ly a du mal à contenir son amertume, suite au traitement réservé à son client, dont le procès démarre aujourd’hui. Dans un communiqué, il fustige : ‘’Les autorités politiques de la République islamique de Mauritanie ont décidé de procéder à l’arrestation immédiate de l’ex-président Mohamed Abdel Aziz, qui avait, malgré les sollicitations du peuple de Mauritanie, refusé de se représenter pour un 3e mandat.’’
Selon la robe noire, l’ancien résident dérange les autorités actuelles, du fait de sa popularité restée intacte. ‘’Sa popularité, affirme Me Ly, constitue une grande menace pour les autorités qui utilisent la justice comme bras armé pour le priver de ses droits consacrés par la loi fondamentale du pays, ainsi que les conventions internationales ratifiées et déclarations proclamées par l’État de la Mauritanie’’.
L’avocat est également revenu sur les circonstances de cette arrestation qui ne respectent pas les droits de son client. ‘’Sur simple convocation, sans notification d’un quelconque mandat décerné par un juge judiciaire à l’occasion de l’accomplissement des formalités préalables et obligatoires à l’audience de jugement ou après lesdites formalités, la police politique, et non pas la police judiciaire, est déterminée à l’humilier et à agir dans l’illégalité’’, dénonce l’avocat qui tient à témoin la communauté internationale.
À l’en croire, le procès semble être joué d’avance et que l’ancien président n’aurait aucune chance de s’en sortir. ‘’Depuis des jours, insiste-t-il, la cellule du président était en préparation et que la défense n’a pas encore reçu le dossier pour un procès qui débute demain (aujourd’hui) avec plus de 8 000 pièces, en défi aux exigences minimales d’un procès équitable’’.
L’ancien homme fort de Nouakchott est poursuivi pour diverses infractions dont : ‘’Enrichissement illicite’’ ; ‘’abus de fonction’’ ; ‘’trafic d’influence’’ ou ‘’blanchiment.’’
Mor AMAR