Les groupes armés maliens invités à cesser les hostilités “sur le champ”
Le Conseil de sécurité a exhorté hier les groupes armés des coalitions Plate-forme et Coordination à Kidal (Mali), signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, à cesser les hostilités "sur le champ". L’organe chargé du maintien de la paix a lancé cet appel au terme d’une séance présidée par l’ambassadeur Fodé Seck, représentant permanent du Sénégal auprès de l’Organisation des Nations unies (ONU). Dans une déclaration lue par l’ambassadeur Fodé Seck devant ses collègues, le Conseil de sécurité condamne "fermement" les violations répétées des dispositions du cessez-le-feu par les groupes armés des coalitions Plate-forme et Coordination à Kidal.
Le Conseil, qui se déclare "à nouveau disposé" à envisager des sanctions ciblées contre ceux qui s’emploient à empêcher ou compromettre la mise en œuvre de l’Accord, invite les groupes armés à adhérer "strictement" aux modalités du cessez-le-feu et à reprendre le dialogue “sans plus tarder”, en vue de l’application de l’Accord.
Selon Fodé Seck, le Conseil salue les progrès accomplis dans l’établissement d’administrations intérimaires dans le nord du Mali et se dit vivement inquiet des délais persistants s’agissant de la pleine mise en œuvre de l’Accord.
Occupant une place importante dans la présidence sénégalaise du Conseil, la situation au Mali a amené les membres de cette instance de l’ONU à exhorter "le gouvernement malien et les groupes armés des coalitions Plate-forme et Coordination à prendre de toute urgence des mesures concrètes pour s’ac- quitter pleinement des obligations que leur impose l’Accord".
Ils invitent aussi les différentes parties à "déployer en particulier des patrouilles de sécurité conjointe, à engager le processus visant à établir des administrations intérimaires dans le Nord du Mali et à mettre en place des commissions en vue du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration des ex combattants".
Il est également attendu des partenaires bilatéraux et multilatéraux un accroissement de leur aide en vue d’accélérer le redéploiement progressif des Forces de défense et de sécurité maliennes, une fois réformées et reconstituées, dans le Nord du Mali, notamment en fournissant le matériel et la formation qu’il faut, en coordination avec le gouvernement malien et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et dans le cadre de l’Accord.
Par ailleurs, le Conseil se dit à nouveau inquiet de l’expansion des activités terroristes et criminelles dans l’ensemble du Mali et tout particulièrement dans le Centre et le Sud, ainsi que l’intensification des violences intercommunautaires dans le Centre. Il condamne "fermement" la poursuite des attaques, y compris celles terroristes contre les Forces de défense et de sécurité maliennes, la MINUSMA et les forces françaises.
Le Conseil, qui a demandé aux Etats membres de fournir des capacités supplémentaires à la MINUSMA,
condamne les attaques contre le personnel humanitaire et souligne la nécessité pour les parties de respecter les principes humanitaires (humanité, neutralité, impartialité et indépendance) afin que l’aide humanitaire puisse continuer d’être fournie.
Après cette réunion sur le Mali, le représentant permanent du Sénégal auprès des Nations unies a également dirigé la rencontre du groupe de travail du Conseil de sécurité sur les opérations de maintien de la paix.
Cette discussion thématique a été axée sur le thème "Protection des civils : le ren- forcement des liens avec les stratégies politiques". Elle a permis au conseiller militaire, chef de la Mission militaire de la représentation permanente de la France auprès de l’ONU, le Général Thierry Lion, et au directeur de la Division des politiques, de l’évaluation et de la forma- tion du département des opérations de maintien de la paix (OMP), Jack Christofides, d’enrichir la réflexion sur les voies et moyens de renforcer la contribution des opérations de maintien de la paix à la protection des civils.
APS