Une gouvernance plombée par la la corruption
Jugées ‘’neutres’’ et ‘’objectives’’ par l’Inspecteur d’académie de Ziguinchor, des données statistiques fournies par la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP), montrent que la qualité des enseignements/ apprentissages et la gouvernance constituent le maillon faible d’un système éducatif qui se veut performant.
Le système éducatif dans la région de Ziguinchor est caractérisé par un manque d’efficience et une faiblesse des performances. C’est ce qui ressort des données statistiques fournies par la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP) qui tenait, ce lundi, dans la capitale méridionale du pays son Assemblée générale ordinaire. En effet, des problèmes tels que la fuite financière, la corruption, les détournements de dons octroyés aux écoles, l’inefficacité et l’absence de mécanismes de contrôle des ressources allouées à l’école, entre autres, sont listés par le rapport produit la COSYDEP. ‘’La corruption dans le système éducatif primaire a provoqué d’importants détournements d’objectifs et généré de grosses pertes financières’’, lit-on dans le rapport produit lors de la revue de la politique éducative de la région de Ziguinchor en vue de l’élaboration d’un livre blanc sur l’éducation et la formation dans le cadre de la préparation et de la contribution de la structure aux Assises de l’éducation qui se profilent à l’horizon.
Évoquant toujours la situation actuelle de l’Éducation dans la région de Ziguinchor, la COSYDEP, par la voix de son coordonnateur régional Amidou Diédhiou, a aussi déploré le faible taux de maintien des élèves à l’école, la qualité des infrastructures, la cohabitation entre écoles, collèges, et lycées et marchés, l’existence de nombreux abris provisoires et surtout le flou qui entoure le financement et l’exécution du budget alloué à l’éducation. Toutes choses, estime Amidou Diédhiou, qui impactent négativement sur la qualité des enseignements/ apprentissages et sur la gouvernance du système. Sous ce registre, la COSYDEP soutient que le système éducatif de la région de Ziguinchor se caractérise par une très grande vitalité en ce sens qu’il dispose d’un potentiel assez élevé de partenariat. Cependant, le revers de cette vitalité est que le système est réduit dans son efficacité par des interventions multiples et contradictoires donnant l’impression d’un vaste champ d’expérimentation sans véritable identité propre, ainsi que par le dysfonctionnement quasi-institutionnalisé de ses structures et l’imprécision fondamentale de ses textes organiques.
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L’éclaircie du taux d’accès
Le système éducatif se porte relativement bien dans la région de Ziguinchor malgré le conflit armé qui dure depuis 30 ans. En atteste le taux d’accès à l’éducation qui est globalement satisfaisant même si quelques zones présentent un taux de scolarisation relativement faible. Au niveau du département de Ziguinchor, la Communauté rurale de Boutoupa Camaracounda s’illustre à travers un taux de couverture (entre 40 et 60%) faible. Dans le Bignona, le classement laisse apparaître que les zones de Djibidione (0-40% de couverture) et dans une moindre mesure celles d’Oulampane et Ouonck (40-60%) ne sont pas bien couvertes. Pour le département d’Oussouye, la situation est globalement satisfaisante même si la zone de Santhiaba Manjacque (60-80% de couverture) demeure la moins scolarisée.
Fournies par la COSYDEP de la région de Ziguinchor, ces données statistiques relèvent, par ailleurs, que les écoles construites dans les années 60-70 par les populations sont quelquefois dans un état de délabrement avancé et accueillent un surnombre d’élèves (90 à 100 élèves/classe). Ce qui fait que les conditions d’apprentissage et les résultats sont mauvais.
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HUBERT SAGNA
(Correspondant, Ziguinchor)
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