Wade et Baba Tandian épinglés par le rapport de la CENA
Organe de contrôle et de supervision de l'ensemble des opérations électorales et référendaires et du respect de la loi électorale, la Commission électorale nationale autonome (CENA) a remis le 19 juin dernier au président de la République, Macky Sall, son rapport sur l'élection présidentielle de 2012 qu'il a rendu public le lendemain. Dans ledit rapport, il est soulevé le contentieux électoral de l'entre-deux-tours de la présidentielle du 26 février 2012 ayant opposé Baba Tandian, la CENA, la coalition Benno ak Tanor et le PDS.
Contraint au second tour de l'élection présidentielle de 2012 par son ancien Premier ministre Macky Sall, Abdoulaye Wade avait, par tous les moyens, tenté de renverser la tendance avec des moyens peu orthodoxes. C'est ainsi qu'il avait fait imprimer chez Baba Tandian un million de bulletins de vote au profit de lui et de Diouma Diakhaté (soupçonnée à l'époque d'être la candidate d'Abdoulaye Wade).
Saisie de cette nébuleuse par la coalition Benno ak Tanor par l'entremise de son Directeur de campagne d'alors, Serigne Mbaye Thiam qui lui a adressé une correspondance, la CENA avait, à son tour, interpellé l’imprimeur par voie d'huissier. Saisi, le patron de Direct info avait ainsi reconnu avoir imprimé des bulletins, mais tout en précisant que ceux-ci comportaient la mention ‘’spécimen’’. Il avait également rétorqué que ce travail a été effectué sur commande de la direction de Campagne de la Coalition des Fal 2012 et de la candidate Diouma Diakhaté.
Malgré tout, la CENA avait dégagé toutes responsabilités quant à la confection de ces bulletins de vote non sans lui signaler que l'exécution de cette commande constitue une violation flagrante des dispositions de l'article L87 du Code électoral qui confère à l'Administration le monopole et la charge des documents électoraux, quelles que soient leur forme, leur nature ou leur destination. Par conséquent, pour lui éviter les sanctions attachées à la violation de cette disposition, Baba Tandian a été sommé d'exiger de ses clients le visa bon à tirer du ministère chargé des Élections pour toute commande d'impression de documents électoraux.
ASSANE MBAYE