Bassirou Diomaye Faye annonce la nomination d’un directeur des Affaires religieuses
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, s’est rendu hier, à Kaolack, dans le cadre de la préparation du Gamou. Lors de son entretien avec le khalife de Médina Baye Niass, Cheikh Mahi Ibrahima Niass, il a réaffirmé son amour et sa considération pour tous les foyers religieux du Sénégal.
Il y a quelques semaines, l’idée avait été agitée et a suscité des interrogations. L’on pensait que les actuels dirigeants l’avaient mise de côté. Que nenni ! Accompagné d’une forte délégation composée des membres du gouvernement, de ses collaborateurs et d’autorités administratives de la région de Kaolack, le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, était hier l’hôte du khalife général des niassènes, Cheikh Mahi Niass.
À Médina Baye Niass, il a annoncé la nomination, dans les prochains jours, d’un directeur des Affaires religieuses. ‘’J’ai déjà discuté avec quelqu’un qui ira discuter avec les représentants de chaque foyer religieux pour leur expliquer ce que nous comptons faire et prendre leurs avis également. Cela leur permettra d’être nos relais auprès des populations qui ne comprendront pas où nous voulons aller’’, a dit Bassirou Diomaye Faye.
Par ailleurs, au cours de son entretien avec le khalife de Médina Baye, Cheikh Mahi Ibrahima Niass, Bassirou Diomaye Faye a tenu à préciser pourquoi il n’est pas venu un peu plus tôt à Médina Baye.
En effet, il y a quelques mois, le président de la République a entamé une tournée dans les foyers religieux. Il a été à Touba en premier puis à Tivaouane. ‘’Il y a des gens qui étaient impatients de me voir ici, mais j’étais plus impatient qu’eux d’être là. Je voulais venir avant la tenue du Gamou, mais lors de ma première demande, on m’a dit que le khalife était parti faire la Oumra. La deuxième fois, il était au Maroc. C’est pour cela que je ne suis pas venu tôt. Je suis là aujourd’hui pour qu’il prie pour moi et le Sénégal, parce que nous en avons besoin’’, a-t-il expliqué.
Explications dont il pouvait se passer, l’a rassuré le khalife : ‘’Nous ne vous en voulons pas du tout de n’être pas venu plus tôt. L’on comprend que vous êtes occupé à gérer le pays. On est heureux de vous recevoir aujourd’hui et à la veille du Gamou. C’est symbolique. Vous êtes le président de la République du Sénégal et nous prions pour que vous réussissiez votre mission. Nous espérons que les rêves des Sénégalais seront réalisés sous votre magistère, que les jeunes n’auront plus envie de prendre les pirogues. Nous espérons voir se réaliser notre rêve d’avoir un Sénégal de paix sous votre magistère.’’
Sur l’émigration irrégulière, le président a tenu à rassurer son hôte du jour : ‘’On a vu ce qui se passe ces derniers jours et qui est terrible. Il est de notre responsabilité de résoudre le problème.’’ Dans cette optique, après Kaolack, le président a fait cap sur Mbour.
‘’Nous assumons des relations solides entre l'État et les familles religieuses"
Sur un autre sujet sur lequel les dirigeants actuels sont souvent attaqués est celui de la considération qu’ils ont envers les foyers religieux. BDF a, une fois encore, senti le besoin de s’expliquer. "J’ai une considération particulière pour El Hadj Ibrahima Niass et cela depuis très longtemps. Je l’aime pour son patriotisme et son panafricanisme, mais également pour ses enseignements et son immense culture", a-t-il soutenu.
Il a également fait part de sa ferme conviction de l'intérêt de la religion dans la construction d'un pays. "Nous croyons fermement que les recommandations divines sont des voies sûres qui peuvent aider à avoir des citoyens modèles, capables de bâtir une nation. Nous assumons des relations solides entre l'État et les familles religieuses", a déclaré le chef de l’État.
Pour lui, la laïcité ne signifie pas la neutralité de l'État vis-à-vis de la religion. "Dans un pays où nous avons 90 % de musulmans, nous pouvons dire que nous avons une population croyante à 100 %. Ainsi, la liberté de culte garantie par la Constitution à tous les citoyens doit être sauvegardée et facilitée par l'État", a-t-il insisté.
D’ailleurs, ‘’la connaissance et la religion régentent un pays et vous l’avez compris. On a aujourd’hui un président jeune qui a les mêmes aspirations que la jeunesse de notre pays. On a un projet d’agriculture à Taiba Niassène sur 400 ha. On espère récolter les fruits escomptés dans trois à quatre ans’’, a souligné Cheikh Mahi Niasse.
FATIMA ZAHRA DIALLO