Publié le 8 Aug 2015 - 17:46
VISITE OFFICIELLE DU PREDIDENT GUINEEN AU SENEGAL

Alpha Condé enterre la hache de guerre 

 

En visite officielle au Sénégal, le président de la République de Guinée Alpha Condé a fait face à la presse hier. Il a abordé plusieurs questions dont ses relations le président sénégalais et la question de l’ethnocentrisme dans son pays. Il en a aussi profité pour lancer des piques à ses opposants politiques.

 

« Les présidents passent, les peuples restent ». Ces propos ont été prononcés hier par le président de la République de Guinée Alpha Condé, en conférence de presse à l’hôtel Radisson Blu. Le président guinéen a révélé qu’il est venu discuter avec son homologue sénégalais de beaucoup de questions, notamment, celles relatives à la sécurité, à l’énergie, et au commerce. Car, pour lui, les deux Etats ont le même peuple. « Le Sénégal et la Guinée peuvent être comparés aux dents et la langue qui sont obligées de vivre ensemble, même s’ils se heurtent parfois», a-t-il déclaré, reconnaissant le refroidissement des relations entre les deux voisins dans un passé récent.

Toutefois, il s’est empêché de souligner la réconciliation entre lui et son jeune frère le Président Macky Sall. « Je n’ai jamais passé plus de quarante-huit heures dans un pays, depuis que je suis chef d’Etat. Ici, j’ai décidé de faire trois jours », a-t-il indiqué pour rassurer les pessimistes quant à la sincérité du réchauffement des relations entre Dakar et Conakry.  Désormais le malentendu causé surtout par la décision du Sénégal de fermer ses frontières, lors de la crise du virus Ebola en Guinée, n’est qu’un mauvais souvenir.

Répondant à une question relative à la division ethnique dans son pays, notamment, entre les peuls et les malinkés, depuis son arrivée au pouvoir, il a soutenu que l’ethnocentrisme n’existe pas en Guinée. Selon lui, ce sont les politiciens sans programmes sérieux qui instrumentalisent les populations. Il a expliqué qu’en Guinée, il n’y a pas de problème entre les différentes communautés. « La majorité de la population n’a pas fait l’école, ce qui fait que leur maturité politique reste. C’est la raison pour laquelle, on peut les manipuler facilement », a-t-il répondu aux journalistes. Concernant l’information qui fait état de la disparition d’un journaliste à Conakry, Condé s’est insurgé contre les droits de l’hommistes et les journalistes. « Celui qui est disparu n’est même pas un journaliste, mais un cameraman. Sa disparition est intervenue dans le contexte des inondations qui ont fait d’autres disparus ; dont vous les journalistes, vous ne parlez pas. Quand il s’agit de l’un de vos confrères, vous parlez avec les ONG pour dire qu’il n’y a pas de liberté de la presse », a-t-il fulminé.          

En fin politicien, le locataire du palais Sékoutouréya n’a pas manqué de railler son opposition. Il a affirmé que son camp a fait beaucoup de concessions à ses adversaires qui n’ont accepté que huit points sur dix concernant l’organisation des élections. Alpha Condé accuse aussi les leaders des partis de l’opposition d’être responsables de la situation difficile de son pays. « Quand il y a eu le problème du virus Ebola, il devait y avoir une union nationale autour de cette maladie ; ce qu’ils n’ont jamais accepté de faire. Ils ont choisi de faire des manifestations dans la rue, car, ils ont eu l’habitude de tricher, quand ils étaient au pouvoir».

A deux mois de l’élection présidentielle, le chef du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) assure qu’elle aura lieu, le quinze octobre 2015. Candidat à sa propre succession, il juge satisfaisant son bilan, pour être réélu à un second mandat de cinq ans. En effet, selon ses explications, il a hérité d’un pays et non d’un Etat. Mais dit-il : « Grâce aux réformes que nous avons faites, nous avons aujourd’hui un Etat de droit en Guinée. Sur le plan économique, ce que nous avons fait en cinq ans dépasse les cinquante ans qui nous ont précédés ».

 

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