Aly Ngouille Ndiaye promet un redressement des Ics, à l'agonie
Le ministre de l’Industrie et des Mines a soutenu samedi dernier que les Industries chimiques du Sénégal feront l’objet d’un redressement, afin d’éviter sa disparition.
Le redressement des Industries chimiques du Sénégal sera l’une des priorités du ministre de l’Industrie et des Mines, Aly Ngouille, en 2014. La situation critique de l'entreprise a été au cœur des débats, lors du vote du budget du ministère, samedi. En plus d'interpeller le ministre sur la situation des Industries chimiques du Sénégal (Ics), les députés ont réclamé son audit. La députée Hélène Tine s'est montrée très pessimiste quant à l’avenir des Ics. Elle pense même que la messe sera dite, si ‘’ l’on ne fait rien’’. ‘’La société va tomber. On veut qu’on procède à l'audit des ICS, pour nous rassurer sur la gestion de ce fleuron national’’, a-t-elle martelé.
Son collègue Mamadou Faye dira que que ‘’la région de Thiès est peinée, puisque les ICS constituaient un fleuron de l’économie du Sénégal’’. Le député Cheikh Tidiane Diouf a également fait part de l'inquiétude du personnel de l'entreprise sénégalaise, dont le partenaire stratégique est Indian Farmer Fertiliser Cooperative Limited (IFFCO) détient 85% de l'actionnariat. ‘’Les travailleurs des Ics sont inquiets et stressés par cette situation. À cause d'un problème de management, des cadres de haute facture sont réduits à des moins que rien, c’est pourquoi beaucoup d’entre eux sont allés voir ailleurs’’, a-t-il déclaré.
Le ministre : ''Les ICS n’ont pas reçu les investissements qu’il fallait l’année dernière''
Après cette multitude d’interpellations aux allures pessimistes, le ministre a tenu à rassurer, bien qu'au niveau de l’industrie, ''il y a de grandes difficultés, notamment avec les unités des Ics et de la Sunéor’’. Aly Ngouille Ndiaye a informé qu’un travail est en train d'être fait avec les investisseurs, afin ‘’de voir comment faire pour redresser la barre’’. D’après le ministre, le partenaire stratégique indien, Indian Farmer Fertiliser Coopératives Limited (IFFCO), sur une décision de justice, s’était engagé à rembourser, sur un échéancier bien défini, les créances.
‘’Les Ics, sur ce point précis, n’ont pas manqué une seule échéance. Ce sont des montants de 250 milliards de francs Cfa sur lesquels 150 ont déjà été payés. Mais l’échéance de décembre semble poser problème’’, a confié le ministre. ‘’Les Ics ont connu des difficultés, surtout cette année 2013. J’ai été là-bas, il y a de cela quelque temps et on a échangé sur les différents problèmes. Ces gens estiment que l’unité n’a pas reçu les investissements qu’il fallait l’année dernière.
Cette année, avec la panne de sa chaudière, 40% de sa production a été perdue. Effectivement, cela a eu comme conséquence beaucoup d’arriérés, aussi bien sur les salaires que sur le paiement des différents intervenants’’. Le ministre Aly Ngouille Ndiaye a indiqué avoir convoqué le président du groupe IFFCO, principal actionnaire des ICS avec près de 85%, pour qu’il vienne à Dakar, et en compagnie du ministre des Finances, regarder ‘’la situation des Ics’’.
Sur un tout autre plan, le ministre a informé que le Sénégal a connu un flux financier avec l’exploitation de la mine d’or de Sabodala. ‘’Cette année, nous avons eu en termes de flux financiers pour l’État du Sénégal plus que ce qu’on a obtenu les trois dernières années cumulées’’, a-t-il avancé, indiquant que, suite aux négociations, ‘’la société Teranga Gold avait accepté de payer la taxe (minière) à hauteur de 5%, au lieu de 3%, à partir de 2013’’.
‘’Avec cette disposition, nous recevrons beaucoup plus de flux financiers, sous forme de redevance, mais cette unité industrielle va également exploiter les autres mines qui sont dans les environs, sans pour autant bénéficier de l’exonération fiscale... A partir de 2015, nous allons percevoir des impôts, nous allons percevoir des taxes, ce qui ajouterait le flux sur cette mine d’or’’, a-t-il annoncé.
Le budget 2014 a été voté à hauteur de 4 102 360 940 F Cfa.
ANTOINE DE PADOU