Publié le 30 Jan 2013 - 00:05
LES PÉDAGOGUES-APRÈS LE COUP DE FEU DE BABACAR KANE

 La psychose s’empare des élèves

 

Au groupe scolaire privé les Pédagogues, la psychose s'est emparée des élèves après qu'un des leurs, Ababacar Fall a reçu accidentellement une balle à épaule. L'auteur du coup de feu qui n'est personne d'autre que son camarade de classe Babacar Kane, est mis aux arrêts. Retour sur les lieux de cet incident qui a failli virer au drame.

 

 

Le coup de feu accidentel sorti du pistolet de l’élève Babacar Kane et ayant touché l’épaule de son camarade de classe Ababacar Fall, retentit encore dans les locaux qui abritent le groupe d’enseignement privé Les Pédagogues. Sur les lieux, un calme inhabituel règne en cette fin de matinée. Mais à l’interne, les supputations assourdissantes vont bon train. L’incident est sur toutes les lèvres, que ce soit dans les salles de classe, à la bibliothèque, dans les toilettes et même dans les boutiques alentours et autres lieux de fréquentation des élèves. Le seul sujet à l’ordre du jour demeure cet incident qui a failli coûter la vie à Ababacar Fall, interné par la suite à l’hôpital Fann. Mais la plupart du temps, le sujet est évité à l’approche d’un inconnu. ''Yëguñu, fekewuñu'' (Nous n’avons été témoins de rien du tout), lance d’un ton ferme un groupe de garçons trouvés sur le parvis de l’établissement, en pleine discussion, et qui s’est aussitôt dispersé. ‘’Je n’étais pas là quand l’incident s’est produit. Tout ce que je sais, c’est que cette affaire constitue aujourd’hui le seul sujet de discussion des élèves’’, rétorque un autre élève assis sous un arbre, en face de l’école. Aucun d’entre eux ne veut s’avancer sur le sujet. Un ordre de la direction de l’établissement est passé par là.

 

‘’Les dispositifs sécuritaires renforcés’’

 

D’après certaines indiscrétions, la direction a demandé aux élèves de ne point épiloguer sur le sujet lorsqu'il seront interpellés par les journalistes et autres curieux. Car, le sujet est d’autant plus sensible que l’établissement privé a été saisi par le ministère de l’Éducation nationale qui a exigé un rapport. C’est du moins ce qu'expliquent les propos du directeur de l’établissement, Madièye Mbodji, lorsque nous sommes entrés en contact avec lui. ‘’Je suis en train d’écrire un rapport que je dois déposer au ministère. Je me suis enfermé comme ça dans mon bureau pour le terminer aujourd’hui, car j’ai pris des engagements’’, a-t-il dit au bout du fil, non sans nous renvoyer jusqu’à aujourd’hui, en ces termes : ‘’Vraiment je ne peux pas vous recevoir aujourd’hui, mais revenez demain à 10h.’’

Après cet incident,, la direction de l'établissement a décidé de renforcer les dispositifs sécuritaires de l’école et dans ses alentours pour que pareille situation ne puisse plus se reproduire. ‘’Ils font depuis lors beaucoup plus attention aux comportements de certains élèves’’, souffle un jeune élève sous couvert de l’anonymat. Selon ce dernier, même les entrées au niveau de l’établissement sont désormais filtrées.

 

Les parents d’élèves s’inquiètent

 

Mais pour certains parents d’élèves, ces dispositions prises ne sauraient suffire pour éviter que pareil incident ne se reproduise. Selon cette mère de famille qui a préféré garder l’anonymat, le mal est beaucoup plus profond. Elle préconise que les critères d’admission des élèves dans l’établissement soient plus rigoureux. Certains élèves ne méritent pas, selon elle, d’être admis dans un établissement comme Les Pédagogues. Ainsi, pour le bien de ses enfants qui étudient dans cet établissement privé, elle aurait souhaité que le jeune Babacar Kane soit sanctionné, de même que son père. Car, estime-t-elle, ‘’si le jeune Babacar Kane a pu soustraire le pistolet de son père, c’est parce que celui-ci est négligent et n’est pas digne de garder chez lui une arme à feu’’. ‘’Franchement j’aurais souhaité que ce petit voyou soit renvoyé de l’établissement, pour le bien de mes enfants et son père mis aux arrêts’’, a-t-elle déclaré d’un ton sec et ferme. Par ailleurs, cette dame, la cinquantaine, a appelé les parents d’élève à interdire à leurs enfants de suivre certains films à la télévision. Car, ‘’les enfants ont souvent tendance à copier tout ce qu’ils voient dans les films, surtout américains’’. Cet incident aux Pédagogues pose ainsi le débat sur la sécurité et l’éducation des élèves dans les établissements scolaires gangrenés de nos jours par les tares comme le tabagisme, l'alcoolisme, le banditisme, la pédophilie et même la prostitution.

 

ASSANE MBAYE

 

 

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