Des Nouvelles de nous...
Il est 2 heures du matin, M le Président, de mes nuits désormais sans sommeil, après ce que nous avons vécu, j’ai décidé de vous écrire régulièrement histoire de nous rappeler à votre bon souvenir.
Pour traiter le dossier HABRE, nous avons été déshumanisés à souhait par un groupe d'hommes éblouis par les pétrodollars de Deby. Sans hésiter, vous nous avez envoyé vos commandos à domicile pour kidnapper le Président Habré. Il aurait suffit d'un rien pour que les choses tournent mal, car en descendant les escaliers pour accueillir ce capitaine du GIGN, le Président avait croisé notre fille de 8 ans qui venait d’entrer dans le séjour en face du salon à moins de 2 m. C’est ainsi que calmement, il les a suivis.
Sans égard, à quelques jours du mois béni du Ramadan, vous avez déstabilisé notre famille et placé mon époux dans des conditions difficiles en ce mois Béni du jeûne où tout musulman s'abstient de poser des actes de violence envers son prochain. Mais il est vrai, nous sommes un dossier, une affaire, des animaux qui courent dans la brousse. Un animal a t-il des droits ?
48 heures après l'Acte 1 du complot, j’ai compris que l'objectif recherché était la déstabilisation du Président, de sa famille, de son entourage ! Il s'agissait pour ce groupe, d'empêcher le Président de communiquer, de travailler à sa défense, de le faire avec son entourage et ses avocats. Ainsi donc, après la peur des armes de guerre, voici la peur de voir un homme se défendre.
Des Nouvelles de Nous ?
M le Président, une de mes filles a eu son Brevet avec mention Bien, l'impossibilité de communiquer et vos consignes, m'ont empêché de montrer à son papa, son relevé de notes. A 13 ans, elle vient "d'entrer" en politique, elle et toutes ses copines.
Quant à moi, M le Président, après le coup d'éclat ou la bavure de votre commando, pouvez-vous imaginez le bouleversement de nos existences ? Un père de famille descend pour recevoir dans son salon quelqu'un qu’il connaît et ne remonte plus, un groupe d’hommes l’ont enlevé ! Mon quotidien se décline désormais, en un million de choses à faire et un million de problèmes à régler aussi que les médias qui m'ont sollicité pour des interviews me comprennent, les urgences sont nombreuses en ce moment.
Des nouvelles de Nous ?
M le Président, vous avez privé le Président Habré de sa liberté alors même que vos juges n'ont même pas fait d'enquêtes. Vous l'avez privé de sa liberté,et l'opinion sénégalaise a été profondément choquée par les méthodes arbitraires et illégales utilisées.Elle a désormais tout compris.Et je voudrai ici remercier tous ceux et celles qui nous ont témoigné leur sympathie, leur soutien, réaffirmant leur attachement aux valeurs de Téranga qui forgent leur identité. Il est vrai que de votre coté, vous et votre équipe continuiez à couler des jours sans souci et des nuits sans peine, mais est-ce suffisant pour être libres ?
Des Nouvelles de Nous ?
M le Président, notre tristesse est-elle plus grande que votre joie d'avoir bouclé le dossier Hissein HABRE ? La vie, M le Président, nous a appris que la Joie et la Tristesse sont inséparables "ensemble sans cesse, elles s'en viennent et quand l'une s'assoit seule à votre chevet, rappelez-vous, que l'autre est assoupie dans votre lit.".
Il est 4 heures du matin, bonne nuit à vous, M le Président !
Ce 14 juillet 2013
MME FATIM RAYMONNE HABRE