Publié le 8 Nov 2013 - 15:15
ÉDUCATION - QUOTA D'ENSEIGNANTS À RECRUTER EN 2013

 Les sortants de la Fastef en quête de la lettre de commande en question...

 

Les sortants de la Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (Fastef) ne baissent toujours pas les bras dans leur lutte pour être tous affectés par le ministère de l'Éducation nationale. Dorénavant, il veulent des ''preuves'' de l'existence d'une lettre portant commande du nombre d'enseignants à recruter cette année qu'aurait écrite l'ex-ministre de tutelle Kalidou Diallo (voir ci-dessous), à des instituts et écoles de formation dédiés.

Ainsi, les plaignants entendent organiser une marche aujourd'hui, en allant de la direction du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) au rectorat pour réclamer la supposée lettre dont a fait état l'actuel ministre de l'Éducation Serigne Mbacké Thiam. Ils ont pris cette décision hier à l'issue de leur assemblée générale tenue à la Fastef. Ces nouveaux professeurs comptent en outre rencontrer le même jour l'ex-ministre Kalidou Diallo aux fins de clarification.

''Lors de notre première rencontre, le ministre de l'Éducation a dit qu'en octobre 2011, il y a eu une correspondance qui a été adressée à la Fastef et à l'UGB (Université Gaston Berger) de Saint-Louis pour déterminer un quota d'enseignants dont a besoin l'État. Nous voulons des preuves, car sur la supposée lettre, il est indiqué que le gouvernement a décidé cette année de recruter 808 enseignants. Nous irons voir le recteur aujourd'hui pour lui demander de sortir la lettre si elle existe'', a dit le chargé de communication Oumar Kane du comité de ces sortants de la Fastef.

A l'en croire, le lettre de l'UGB a été retrouvée, mais pas celle qui aurait été adressée à la Fastef. ''[Le recteur] dit qu'il n'a pas trouvé la lettre de la Fastef et qu'il va continuer à chercher. Donc demain (aujourd'hui, NDLR), nous irons demander au recteur de nous sortir la lettre, si elle existe. Ensuite, nous irons voir l'ancien ministre Kalidou Diallo pour lui demander s'il a écrit cette correspondance en 2011'', a fait noter M. Kane.

Kalidou Diallo rectifie Serigne Mbaye Thiam

L'ex-ministre de l'Éducation nationale Kalidou Diallo rectifie son successeur au poste, Serigne Mbaye Thiam, qui ne cesse de parler d'impossibilité pour le gouvernement actuel d'affecter la totalité des nouveaux enseignants sortants des écoles de  formation. A M. Thiam qui excipe d'un ''surnombre d'enseignants'' causé par des ''recrutements politiciens'' de l'ancien régime pendant la campagne électorale et dans l'entre deux-tours de l'élection présidentielle février-mars 2012, M. Diallo dément. Dans une ''mise au point'' reçue hier, ce dernier affirme qu'il n'y a pas eu, de la part de l'ex-régime, des dérapages dans le recrutement. D'après lui, il y a eu une démarche qui a ''toujours tenu compte du budget voté en fonction des besoins pour la gestion des ressources humaines sur le recrutement de personnel enseignant de l'année scolaire 2011-2012. C'est plutôt à l'équipe actuelle du MEN (ministre de l'Éducation nationale) d'expliquer aux sénégalais pourquoi, après avoir déclaré publiquement zéro recrutement pour l'année scolaire 2012-2013, elle a procédé à un recrutement massif''.

M. Diallo avance avoir, dans le souci de la ''transparence du recrutement et de la professionnalisation du métier d'enseignant'', supprimé le recrutement direct et instauré un concours national avec classement par ordre de mérite pour accéder aux écoles de formation. ''Seuls les candidats qui ont réussi à l'examen de sortie sont effectivement affectés dans les classes'', a expliqué M. Diallo, citant  l'arrêté n° 07910/MEPEMSLN du 7/09/2010 portant recrutement de volontaires.

''En 2011, j'ai signé une convention avec l'UGB pour assurer, à côté de la Fastef, une formation préalable des professeurs du moyen et du secondaire avant leur affection. La professionnalisation du métier a été élevée au rang de première priorité avec la création de la direction de la formation et de la communication'', a soutenu l'ex-ministre. C'est ainsi que, a-t-il dit, la formation initiale diplômante est désormais exigée de tout candidat au métier d'enseignant. ''C'est à ce titre que tous les maîtres et professeurs admis aux différents examens d'entrée subissent une formation diplômante avant leur affectation dans les différents établissements'', a ajouté Kalidou Diallo.

A l'en croire, entre 2009 et 2011, la formation continue a touché 23 823 maîtres et professeurs contractuels.

Viviane DIATTA

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