«Karim Wade est plus un affairiste qu'un homme politique»
Hier instrument politique au service des ambitions de Karim Wade, ancien ministre d'Etat, la Génération du concret (GC) file un mauvais coton depuis la défaite d'Abdoulaye Wade à la présidentielle du 25 mars. En conférence de presse vendredi à l'Ucad, Amadou Matar Ndiaye, le coordonnateur des jeunes de la GC, et ses camarades ont décidé, à leur tour, de quitter le «monde de l'abstrait» pour rejoindre des réalités plus palpables. A cet effet, ils envisagent de déposer dès ce lundi, et avec une forte mobilisation, un dossier de reconnaissance d'un mouvement politique au ministère de l'Intérieur. Pour eux, leur ancien mentor est «tout sauf un homme politique».
«En adhérant à son mouvement, nous pensions qu'il était digne de notre confiance et qu'il allait prendre en charge les préoccupations de la jeunesse en insufflant une nouvelle dynamique dans la gestion des affaires, souligne Amadou M. Ndiaye. Mais nous nous sommes rendu compte que Karim Wade est plus un affairiste qu'un homme politique.»
Si la déception est si grande chez ces jeunes, c'est parce qu'ils jugent «incompréhensible» le mutisme de leur ex-chef de file depuis la débâcle de Wade à la présidentielle. «Il n'a pas cherché, depuis, à entrer à contact avec nous. Il s'est emmuré dans un silence pesant et préfère rencontrer des personnes qui n'apportent pas de la valeur ajoutée à la politique», indiquent-ils. «Aujourd'hui, nous n'acceptons pas de sacrifier notre jeunesse pour quelqu'un qui ne mérite pas notre compagnonnage.» Avant d'ajouter : «il n'a pas le profil d'un présidentiable. C'est un homme mou et compliqué. Un homme qui ne se comprend pas lui-même. Ni son père ni sa mère ne le comprennent d'ailleurs.»
Maintenant, ces jeunes de la GC ne se font guère d'illusions pour les élections législatives du 1er juillet. Désormais, ils se considèrent comme membres des forces vives de l'opposition en attendant l'obtention d'un récépissé.