Le SAMES annonce un préavis de grève dès la semaine prochaine
En conférence de presse hier, le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES) a décidé de déposer un préavis de grève dès la semaine prochaine, pour dénoncer ''l'injustice'' dont sont victimes les médecins. Ils demandent l'audit de toutes les structures hospitalières.
Le secteur de la santé traîne toujours ses maux. En conférence de presse samedi, le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES) a dénoncé les problèmes auxquels ils sont confrontés. Il envisage de déposer un préavis de grève dans les jours à venir. Selon Mbaye Faye, secrétaire général du SAMES, cette décision vise à pousser le gouvernement à entamer, dans un bref délai, des négociations avec ledit syndicat. ''Depuis trois mois, nous courrons derrière le gouvernement pour, ne serait-ce qu'entamer des négociations. Parce que, nous avons signé un protocole d'accord en août 2010 avec l'ancien régime. En octobre 2011, nous avons déposé un préavis de grève. Par manque d'interlocuteur, nous sommes allés en grève en décembre. Au mois de février, nous avons suspendu le mot d'ordre bien que nous n'ayons pas eu une satisfaction totale parce que nous avions placé les malades au cœur de nos préoccupations'', a-t-il expliqué.
En effet, selon le SAMES, il n'y pas une gestion démocratique du personnel de la santé. Le recrutement se fait de manière illicite, et les médecins n'ont pas de subventions. ''L'indemnité de spécialisation médicale nous cause d’énormes problèmes alors qu'elle a été déjà signée. Certains en disposent et d'autres non'', a fustigé M. Faye''. Pour Mbaye Faye, les médecins, doctorants, ont d'autres compétences en santé publique et en management. Donc, c'est à eux de réfléchir sur l'élaboration d'une bonne politique sanitaire qui permettra aux populations de bénéficier de soins de qualité. Mais la gestion du personnel n'est pas démocratique. ''Les nominations se font par copinage et c'est inadmissible. Il doit y avoir une compétition au sein du ministère pour l'attribution des postes, mais également pour diriger les structures sanitaires qui sont au Sénégal''.
Sur un autre registre, le Secrétaire général du SAMES fait savoir que l'ancien régime a pris l'initiative de découper certaines structures en districts. Ce découpage permet d'atteindre certains objectifs notamment en matière de programme élargie de vaccination, de santé de la reproduction et de la prévention des maladies comme la tuberculose et le paludisme. Toutefois, dans certains districts, les médecins qui sont affectés travaillent dans des conditions précaires. Citant le cas de la région de Louga où les médecins affectés n'ont pas de moyens financiers, logistiques et mobiliers ni de subvention, le Secrétaire général du SAMES peste : ''Trop c'est trop, les populations se plaignent. Nous avons une obligation de soin mais pas de résultats. Pour qu'il y ait obligation de résultats, il faut des moyens et de bonnes conditions de travail''. Par ailleurs, pour une gestion transparente du secteur de la santé, le SAMES souhaite un audit de toutes les structures. ''Nous souhaitons qu'on audite toutes les structures hospitalières mais aussi la Pharmacie nationale de l'approvisionnement (PNA). Parce qu'il y a des ruptures fréquentes de produits consommables, du médicament essentiel.
Viviane DIATTA