Publié le 3 May 2018 - 01:11
DOLÉANCES DU

1er MAI  La Brioche dorée dans le pétrin syndical

 

Après quelques années d’existence et de diplomatie souterraine, les délégués syndicaux du Sytra/Bprs (boulangeries, pâtisseries et restaurants) ont décidé de prendre part à la foire aux protestations.

 

Les travailleurs de la chaîne de boulangeries Brioche dorée ne sont pas contents et envisagent de passer à l’acte, très prochainement.  ‘‘On va vers le mois de ramadan et tout le monde sait que la Brioche dorée réalise le gros de ses affaires pendant cette période. On va bloquer le travail’’. Le coup de semonce est d’Ansoumana Mané, Secrétaire général du Syndicat des travailleurs des boulangeries, pâtisseries et restaurants du Sénégal (Sytra/Bprs). En conférence de presse hier à Yoff, dans l’ancien emplacement de la boulangerie, ils ont tiré à boulets rouges sur la direction qu’ils accusent de parti pris en faveur d’une autre organisation syndicale concurrente, le Siabas.  ‘‘Nous dénonçons le non-respect de la liberté syndicale. Depuis l’organisation de l’élection des 29 délégués du personnel et leurs suppléants, la direction a créé une division parmi les travailleurs, en favorisant une autre organisation pour contrecarrer la nôtre, alors que c’est interdit par la loi. Nous lui demandons d’arrêter l’ingérence dans la gestion syndicale’’, a déclaré M. Mané.

C’est une première pour les syndicalistes du Sytra/Bprs. Composé en majeur partie des travailleurs de la chaîne Brioche dorée, ils ont dénoncé, hier, les conditions dantesques de travail dans lesquelles ils évoluent. Après quatre ans d’existence, les travailleurs ont décidé d’arrêter les négociations en coulisses pour exposer publiquement leurs doléances.

Ansoumana Mané dénonce, en outre, le fait que leurs concurrents soient responsabilisés dans les postes nouvellement créés de ‘‘chefs de secteur’’. Ce qui, d’après lui, expose gravement les membres du Sytra/Bprs à tous les abus. ‘‘Ceux-ci martyrisent les syndiqués de notre organisation, car ce sont des gens qui prennent peur facilement, puisqu’ils n’ont pas cette culture syndicale. Ces soi-disant chefs de secteur envoient l’employé à la direction et celle-ci les congédie tout bonnement et suspend leurs salaires. Le syndicat a entamé les procédures à l’inspection du travail pour savoir ce qu’on peut faire’’, déplore M. Mané.

Selon le syndicat, à ces ‘‘manœuvres de sape internes de la direction’’ s’ajoutent d’autres manquements substantiels relatifs aux ressources humaines. ‘‘Nous avons constaté beaucoup de manquements dans les contrats de travail. La fonction et les catégories qu’on octroie aux travailleurs ne sont pas conformes à la législation (...) On nous fait signer des Cdd plusieurs fois, alors que c’est interdit par la loi. On te signe un contrat d’apprentissage en entrant, mais refuse de te donner une copie. C’est pourquoi nous interpellons le ministre du Travail pour qu’il vienne jeter un coup d’œil’’, dénonce Ansoumana  Mané qui prend l’exemple des ‘‘raam daan’’, les techniciennes de surface, qui ‘‘perçoivent des salaires de misère’’.  Le syndicat prévoit d’utiliser toutes les voies de recours que leur ‘‘donne le droit pour que ces violations arbitraires puissent cesser dans le plus bref délai’’.

OUSMANE LAYE DIOP

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