L’ex-international sénégalais, Pape Habib Sow, a été victime d’abus de confiance portant sur 67 millions commis par le mari de sa tante. Ibrahima Sylla, le prévenu, jugé hier, a écopé de six mois assortis du sursis et du remboursement de l’argent qu’il avait reçu pour l’achat d’un terrain.

‘’Le linge sale se lave en famille’’, dit l’adage. Mais le différend entre l’ex-international footballeur sénégalais, Pape Habib Sow et son oncle Ibrahima Sylla a été réglé hier à la barre du tribunal de grande instance de Dakar statuant en matière de flagrants délits. L’argent est au cœur de leur conflit. Il s’agit plus précisément d’un montant de 67 millions de francs CFA que l’ancien joueur des championnats français et turc avait remis au mari de la petite sœur de sa mère pour l’achat d’un terrain sis aux Almadies. Puisque Ibrahima Sylla lui avait déjà acheté un appartement et une maison, Pape Habib Sow avait confiance. C’est pourquoi il n’a pas hésité à le mandater pour cette nouvelle transaction. Sauf que, cette fois-ci, le mandataire a utilisé l’argent à des fins personnelles.

Il résulte des débats d’audience que c’est auprès du Général Pathé Seck que le prévenu a acheté le terrain, en 2014. Toutefois, la vente n’était pas parfaite, puisque l’argent a été versé en plusieurs tranches. Ce n’est qu’en 2017 que l’ex-footballeur a pu verser l’intégralité du montant. Malheureusement pour lui, le Général s’est désisté de la vente et a restitué l’argent à Ibrahima Sylla. Au lieu de rendre le prix du terrain à son légitime propriétaire, le prévenu a préféré l’investir dans un marché de la Commune de Grand-Yoff qu’il a gagné. Il s’agit du projet de pavage d’un montant de 90 millions de francs Cfa. Le pire, il n’a pas informé son neveu qui, après mise en demeure, l’a traîné en justice.

A la barre, Ibrahima Sylla a plaidé la bonne foi, en soutenant que sa seule erreur, c’est de n’avoir pas avisé son neveu. Pour Me Ousseynou Gaye, le prévenu avait une autre idée dans la tête. C’était d’encaisser l’argent de son client pour le réinvestir dans ses activités professionnelles. ‘’Mon client a bravé le froid ; il s’est blessé pour gagner de l’argent. Le prévenu a pris l'argent pour l'investir dans une opération commerciale’’, a fulminé Me Gaye. Qui a réclamé des dommages et intérêts estimés à 110 millions de francs Cfa. La représentante du Parquet a jugé les faits constants et requis six mois ferme. Une peine jugée ‘’sévère’’ par Me Ciré Clédor Ly. L’avocat a plaidé non coupable, arguant que lorsqu’on juge, on doit tenir compte du contexte. Il a expliqué les liens d’alliance existant entre les deux parties et qu’il y avait une confiance.

Revenant sur les faits, il a reproché à la partie civile d’avoir fait échouer la transaction. ‘’Lorsque le montant a été fixé, la partie civile a versé par tranches, donc la transaction ne pouvait se réaliser. La somme n'a pu être réunie qu'en 2017. 67 millions, c’était pour un paiement au cash, car le Général avait fixé le prix à 80 millions. Il s’est désisté, car il s’est rendu compte qu’il pouvait avoir plus et a remboursé comme il le voulait’’, a relevé Me Ly. Outre le désistement du vendeur, le conseil a évoqué les lenteurs de paiement dues au changement de percepteur au niveau de Grand-Yoff. Compte tenu de ces arguments, il a plaidé la relaxe. A défaut, il a demandé que son client soit condamné à rembourser les sommes reçues. Dans cette dynamique, il a proposé le versement d’un acompte de 7 millions. Ibrahima Sylla a été finalement condamné à six mois assortis du sursis et au remboursement de la somme, comme souhaité par son conseil.

FATOU SY