Publié le 29 May 2018 - 19:17
CONTRE L'IMPLANTATION DE LA CENTRALE A CHARBON

Le "Non" se poursuit à Bargny, Minam et Sendou

 

Le Réseau des associations pour la protection de l'environnement (Rapen) et le Comité pour la campagne ‘’Décolonisation Sénégal’’ ont rallié la cause des populations de Bargny, Minam et Sendou, pour dire "Non" à la centrale à charbon de Bargny. Ce week-end, ils ont tenu un forum communautaire à la plage de Bargny Guèdj pour parler de la question.

 

La mobilisation ne faiblit pas à Bargny, Minam et Sendou contre l’érection de la centrale à charbon. Ce week-end, les populations, appuyées par le Réseau des associations pour la protection de l’environnement (Rapen) et le comité pour la campagne ‘’Décolonisation Sénégal’’, ont organisé un forum communautaire sur ce qu’elles appellent ‘’le monstre’’, à l’occasion de la Journée africaine contre le charbon et les énergies fossiles. A la plage de Ngadjé, au quartier Bargny-Guèdj, il a été, une fois de plus, question de sensibiliser le gouvernement du Sénégal et ses partenaires financiers, l’opinion nationale et internationale, sur les dangers de la centrale.

Daouda Guèye, membre du Réseau des associations pour l’environnement de Bargny et directeur exécutif de Bargny Coast Water Keeper, de ‘’demander aux dirigeants africains de renoncer aux énergies fossiles’’. Car, signale-t-il, ‘’l’Afrique n'a pas besoin de charbon pour se développer, compte tenu de son potentiel important en énergies renouvelables’’. A l’en croire toujours, ‘’Bargny n’a pas besoin de la centrale’’. Car, développe-t-il, ‘’80 % de l’économie locale découle de la pêche. Quand la centrale va commencer à produire, nous savons que nos femmes, qui sont dans la zone tampon des 500 m, risquent de quitter. Avec le rejet des eaux chaudes et polluantes, les pêcheurs aussi seront gravement affectés’’. De ce fait, Daouda Guèye déclare : ‘’L’Etat ne peut pas fermer les yeux quand à l’avenir de Bargny qui risque de disparaître. Quand on nous prend les 120 ha que constitue la zone, le pôle 1 600 ha, le port minéralier et vraquier 450 ha, cela veut dire que Bargny est menacée’’, fait-il remarquer.

Daouda Guèye dit ‘’Larry’’ est d’avis que le passage du charbon au gaz est le moindre mal. Car, poursuit-il, ’’le gaz diminue de 30 % la pollution. Le gaz est un élément fossile qui pollue certes, mais moins que le charbon’’. A ce propos, il souligne : ‘’Si on attend jusqu’à 2021 pour passer à la transition du charbon au gaz, la centrale va polluer pendant cinq. Ce qui aura des effets négatifs de plus de 25 ans. Cela veut dire que ce sera trop tard.’’ 

L’option du charbon n’est pas bonne, parce que la centrale va émettre plus d’un million de tonnes de Co2 par an. ‘’A Bargny, nous sommes en train de continuer à combattre cette centrale à charbon. Il n’y a pas de centrale à charbon qui est aussi près des populations. Elle ne respecte aucune norme, notamment la première qui est le code de l’environnement qui stipule qu’elle ne devrait pas être construite à moins de 500 m des habitations’’.    

‘’Nous avons décidé de lancer une campagne dénommée ‘Décolonisation Sénégal’ pour mettre fin à l’ère des fossiles et du charbon au Sénégal. Comme vous le savez, le Sénégal s’est engagé dans un rythme d’énergie fossile, mais surtout du charbon.  Le Sénégal est signataire de l’accord de Paris qui milite pour la réduction des gaz à effet de serre’’, a ajouté Mamadou Barry, Directeur exécutif d’Action solidaire internationale. Un organisme également engagé dans la lutte contre la centrale à charbon de Bargny, avec la fondation Rosa Luxembourg et l’organisation internationale 350. 

PAPE MOUSSA GUEYE

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