Interview – Sitor NDOUR, arbitre du combat ness / Baboye : ''Il y a eu des manquements dans les textes''
Le verdict du combat Ness/Baboye a été annulé par le Cng, comment l'avez-vous appris ?
Comme tout le monde, je l'ai su par les médias ce matin. Le Cng ne m’a pas informé de la décision. Le Cng a donné l'information au président de la Commission centrale des arbitres (Cca), lundi (NDLR: avant-hier). Ce n'est que par nos rencontres hebdomadaires du mercredi (aujourd'hui) que le président nous rendra compte sur les tenants et les aboutissants de la décision prise par le Cng.
Ce verdict annulé ne signifie-t-il pas un désaveu de la part du Cng ?
(Catégorique). Non ce n'est pas un désaveu. C'est l'instance suprême et il (Cng) a le droit de casser le verdict. On n’y peut rien. Mais on espère avoir les raisons sur lesquelles, ils (les membres du Cng) se sont basés pour casser le verdict.
La sortie du promoteur Gaston Mbengue n'a-t-elle pas influencé les membres du Cng ?
(Il hésite). Je ne sais pas. De toute façon, chacun y va de son commentaire. Au fond, je ne pense pas que Gaston puisse influencer le Cng jusqu'à casser le verdict. Mais il y a des gens responsables et non influençables au sein du Cng.
Sur quoi vous êtes-vous basé pour déclarer Ness vainqueur ?
Nous nous (arbitres) sommes tenus au rapport des médecins en premier lieu. Nous sommes aussi restés sur la formule suivante : un combat de lutte où l'un des deux lutteurs blesse son adversaire, et que l'on doit arrêter le combat par décision médicale. En somme, nous avons arrêté le combat par rapport au règlement (décision médicale). C'est pourquoi nous avons appelé Ness et lui avons demandé de se déshabiller avant d'évacuer l'enceinte de l'arène et de le déclarer vainqueur par décision médicale.
Donc, qu'est-ce qui s’est passé pour que le Cng annule le verdict après, si vous vous êtes basés sur le règlement ?
(Sic). La décision de casser le verdict montre bien qu'il y a quelque part des manquements.
A quel niveau ?
Un manquement par rapport aux textes.
Qu'est-ce qui explique ce manquement selon vous ?
C'est la première fois qu'on (arbitres et Cng) est confrontés à ce genre de problème dans l'arène. Le président du Cng, Alioune Sarr l'a avoué aussi. Il y a eu un réel manquement dans les textes dans ce combat.
En tant qu'arbitre qu'avez-vous ressenti quand les médecins ont déclaré que Baboye ne pouvait plus lutter ?
Un découragement. C'était désolant pour nous aussi car cela fait mal. Nous nous (arbitres) sommes préparés pour être prêts physiquement et psychologiquement le jour J. On ne peut que s'en remettre à la volonté divine et souhaiter un bon rétablissement au lutteur Baboye.
Quel impact peut avoir cet incident dans l'avenir de la lutte ?
(Il sursaute). Beaucoup de choses. Il permettra en premier à nous (arbitres) et au Cng de revoir les manquements dans les textes du règlement pour apporter des changements. Mais aussi cela permettra aux lutteurs de bien se structurer et de comprendre beaucoup de choses sur le plan de la santé et du physique.
MAMADOU L. SANÉ