Publié le 27 Jun 2018 - 23:45
INFERTILITE PRECOCE

Les infections sexuelles mal traitées en cause

 

Les problèmes d’infertilité gagnent du terrain au Sénégal. Selon  le professeur Alassane Diouf, ils sont causés, en grande partie, par les infections sexuellement transmises qui ne sont pas bien prises en charge.

 

L’infertilité est devenue un problème de ménage. Au Sénégal, beaucoup de couples peinent à donner naissance à un enfant. Pour le président de l’Association sénégalaise des gynécologues-obstétriciens (Asgo), le problème est lié, en grande partie,  aux infections sexuellement transmises et qui ne sont pas bien prises en charge. C’est-à-dire qui ne sont pas diagnostiquées et traitées tôt, et de manière efficace et qui, au finish, vont laisser des séquelles. La deuxième contrainte, selon le professeur Alassane Diouf, est le mode de vie, aussi bien chez les femmes que chez les hommes, avec l’obésité, le diabète, l’hypertension, l’exposition à la pollution du tabagisme qui entraine la baisse de la fécondité. ‘’En plus, il y a des baisses naturelles de la fécondité en rapport avec des pathologies qui relèvent d’une prise en charge particulière qui peut aller jusqu’à la procréation médicalement assistée. Cela interpelle les pouvoirs publics à mettre des moyens afin que ces personnes puissent avoir accès aux traitements qui sont parfois coûteux’’, a soutenu hier à Dakar le Pr. Diouf, au cours du 10e Congrès des gynécologues-obstétriciens.

Pour ce spécialiste, les problèmes sont nombreux. Mais ils ont décidé, cette année, de mettre le focus sur l’infertilité et la procréation médicalement assistée qui trouve de plus en plus sa place. Autres thèmes abordés, la pré-éclampsie, une hypertension artérielle qui survient à la grossesse et qui est une grande cause de décès maternels et des nouveau-nés. ‘’Elle vient au deuxième rang après l’hémorragie. Le troisième thème, c’est la prématurité, c’est-à-dire la naissance des bébés avant terme et qui les expose à des maladies. La science a progressé au point de pouvoir améliorer la survie de ces enfants qui naissent avant l’heure’’, a-t-il fait savoir. A l’en croire, le pays dispose largement de spécialités compétents qui peuvent prendre en charge ces problèmes de santé. C’est peut-être la répartition qui pose problème.

Du côté du ministère de l’Enseignement supérieur, l’on assure que tous les efforts nécessaires sont en train d’être faits pour former le plus grand nombre de gynécologues. Au ministère de la Santé, on affirme faire le possible pour assurer une bonne couverture et une bonne répartition, afin d’éviter les zones blanches, c’est-à-dire des endroits sans gynécologue.

Le professeur Jean-Charles Moreau a lancé un appel pour le renforcement des ressources humaines. ‘’Il n’y a que 14 chirurgiens-pédiatres dans tout le pays. Ce qui signifie qu’il y a 1 pédiatre pour 1 million d’habitants. Il faut que les collègues rejoignent leur poste, car au même moment, deux gynécologues de Tambacounda ont démissionné’’, se préoccupe-t-il.

Le ministre de la Santé et de l’Action sociale a soutenu que l’effort du gouvernement, dans ce domaine, va se poursuivre à travers le recrutement de spécialistes, le renforcement du fonctionnement des blocs Sonu, du plateau technique, des compétences du personnel ainsi que la gratuité de la césarienne. ‘’L’octroi de bourses de spécialisation en gynécologie-obstétrique aux jeunes médecins sénégalais sera renforcé, afin de poursuivre, de façon constante, le maillage du territoire national. J’espère qu’ils accepteront d’aller dans des zones difficiles’’, a déclaré Abdoulaye Diouf Sarr. 

VIVIANE DIATTA

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