Les Ouakamois dénoncent une ‘’usurpation de titre et de fonction’’

Le collectif des jeunes de Ouakam réclame l’attribution du titre foncier 5007 à la collectivité territoriale. Situé en face du monument de la Renaissance, le site appartient, depuis peu, à la communauté léboue de Ouakam.
La commune de Ouakam est une fois de plus secouée par un litige foncier. Tiraillé depuis des années entre les jeunes de la commune et le Jaraaf, le titre foncier 5007, désormais inscrit dans le ‘’Journal officiel’’ sous le TF 1751 NGA, divise. Le collectif Taxaw Temm Aar Sunu Momeel se demande comment un titre foncier appartenant à la collectivité territoriale de Ouakam peut soudainement revenir à la communauté léboue de Ouakam. ‘’Nous avons appris, à travers le ‘Journal officiel’, qu’il y a un arrêté du ministère de l’Urbanisme autorisant un morcellement sur ledit site à une collectivité dite collectivité léboue de Ouakam, alors que ce terrain est immatriculé au nom de la collectivité de Ouakam. Donc, il y a problème. Un patrimoine de la collectivité de Ouakam ne peut être exploité par une entité dénommée collectivité léboue de Ouakam. Dans ce pays, il est formellement interdit des regroupements à caractère identitaire’’, fait savoir le coordonnateur dudit collectif.
Pape Abdoulaye Diagne rappelle que ce site a été immatriculé en 1948, en tant que patrimoine indivi. Le collectif dénonce ainsi une usurpation de titre et de fonction, car le Jaraaf, selon eux, n’a aucun pouvoir sur les terres de Ouakam. L’homme ne fait que porter un titre honorifique et doit donc, avant toute prise de décision, organiser des concertations avec les sept quartiers que compte la commune. Les jeunes Ouakamois accusent Youssou Ndoye d’accaparer des terres appartenant à l’ensemble de la commune.
Le site en question est un domaine de plus de 305 000 m2 hautement surveillé par des éléments du Groupement mobile d’intervention. ‘’Sur la base de faux documents, poursuit le coordonnateur, des personnes ont engagé des démarches au niveau des services administratifs. Ils sont allés jusqu’à tromper la religion du juge qui a autorisé la levée de l’indivision. Si les autorités ne font pas attention, la catastrophe risque de se produire ici, parce qu’il est hors de question que les Ouakamois admettent qu’un groupe d’individus ne représentant absolument rien dans la localité veuille prendre en otage toute une population’’.
La complaisance régnant au sein de l’Administration sénégalaise doit prendre fin, exige le collectif. Ses membres interpellent l’Etat du Sénégal, en particulier le ministre de l’Urbanisme qui, s’il n’agit pas, sera tenu pour responsable de tout ce qui découlera de ce litige. Son silence face à cette affaire tachée de corruption (à hauteur de 75 millions) reviendrait à ‘’légaliser le vol’’.
‘’Nous n’avons donné mandat à aucune autorité pour exploiter ce site. Cette terre appartenait à nos ancêtres et aujourd’hui, vu la promiscuité dans laquelle vivent les populations de Ouakam, son utilité n’est plus à prouver’’, ajoute pour sa part Mouhammadou Mactar Guèye, membre du collectif.
Ses camarades et lui se disent prêt à tous les sacrifices pour que le titre foncier 1751 redevienne une propriété de la commune de Ouakam.
EMMANUELLA MARAME FAYE