Armstrong jette l'éponge
«Assez, c'est assez» : dans un communiqué, Lance Armstrong annonce qu'il renonce à lutter avec l'Agence américaine antidopage. En conséquence, celle-ci va lui retirer ses sept titres du Tour de France - le record - et le radier à vie.
Quelle est la nouveauté ?
Jeudi soir, tout est parti d'un communiqué publié par Lance Armstrong sur son site internet. «Il existe un point dans la vie de chaque homme où il faut dire "assez, c'est assez". Pour moi, ce moment est venu.» La première phrase exprime la lassitude de l'américain devant la bataille judiciaire initiée en juin par l'Agence antidopage américaine (Usada) et qui l'accuse de dopage tout au long de la période 1999-2005. Il a de nouveau tenté de la stopper devant un tribunal fédéral mais sa plainte a été déboutée lundi. Armstrong n'a pas pour autant changé sa ligne de défense et maintient qu'il est innocent. Pour lui, ce communiqué referme un livre. Mais c'est juste un chapitre qui s'est clos.
Quelles sont les conséquences ?
Dans la foulée, l'Usada a indiqué qu'Armstrong perdrait ses sept titres du Tour de France (le record) et serait en prime radié à vie du cyclisme professionnel. «C'est un triste jour pour tous ceux d'entre nous qui aimons le sport et nos athlètes», a déclaré le directeur général de l'Usada, Travis Tygart. La porte-parole de l'agence américaine, Annie Skinner, a précisé qu'il serait dépossédé de tous ses résultats depuis le 1er août 1998. Selon M. Tygart, qui a annoncé une conférence de presse ce vendredi, «il s'agit d'un exemple poignant de la manière dont la culture du gagner-à-tout-prix peut, si elle n'est pas contrôlée, submerger la compétition juste, sûre et honnête, mais pour les athlètes sains, c'est un rappel rassurant qu'il y a un espoir pour les générations futures de concourir sans l'usage de drogues qui améliorent les performances». Pour l'Usada, cet abandon est bel et bien un aveu.
Quelles suites ?
L'USADA, qui accuse Armstrong d'avoir utilisé des substances interdites, notamment de l'EPO et des stéroïdes, ainsi que des transfusions sanguines depuis 1986, va continuer sa procédure. Elle sera néanmoins incomplète, regrette le président de l'Agence mondiale antidopage (AMA), John Fahey : «J'aurais aimé que les accusations, les insinuations, les rumeurs qui courent depuis des années soient examinées par un tribunal public dans le cadre d'une vraie procédure, quelle qu'en soit l'issue, pour que le monde entier connaisse les faits.» Reste à connaître aussi la position officielle de l'UCI, qui a tout de même son mot à dire sur l'annulation des résultats du recordman de victoires dans le Tour. Et celle de ASO, organisateur du Tour, qui devra peut-être remodeler son palmarès.