H. Ba avoue l’avoir assommé puis brûlé
Les limiers du commissariat de police de Plateaux ont déféré, hier au parquet, H. Ba qui est accusé d’avoir tué Moussa Ciss le mercredi dernier à la rue Thiong. Lors de son audition, il est revenu sur les circonstances de ce drame qu’il a reconnu, tout en soutenant l’avoir attaqué, tué et brûlé.
Après 48 heures de garde à vue et d’audition, H. Ba, âgé environ de 40 ans, a été présenté, hier, au parquet pour les faits de meurtre. Il est accusé d’avoir tué Moussa Ciss, le mercredi dernier. Selon nos informations, H. Ba souffre de troubles psychiques et est abandonné par sa famille. Lorsqu’il piquait ses crises de folie, seul Moussa Ciss pouvait le calmer. Il était, ainsi, devenu son ange gardien.
Dans la journée du mercredi dernier, renseignent nos interlocuteurs, H. Ba a trouvé le défunt dans sa chambre sise à la rue Thiong. Ce dernier ne se doutait pas que son ami eût piqué une autre crise. Ainsi, sans crier gare, H. Ba a attaqué Moussa Ciss par surprise. Etant plus costaud que lui, il l’a maitrisé avant de le tuer. Ensuite, il a brûlé le corps.
Lorsqu’il a été appréhendé, les limiers n’ont pas pu l’auditionner, dans un premier temps. Il a fallu attendre qu’il retrouve ses esprits pour l’interroger. Lorsqu’il a pu être entendu, H. Ba a reconnu, face aux enquêteurs, avoir tué Moussa Ciss. Il a déclaré lui avoir donné un violent coup de poing qui l’a presque fait perdre connaissance, avant de le trainer dans la cour pour le brûler. Pour y arriver, il a pris des morceaux de bois qu’il a pu récupérer, après avoir défoncé une porte qui était pourtant fermée à clé. Pour empêcher les voisins de venir au secours de Moussa Ciss, renseigne le suspect, il a mis du feu à plusieurs autres endroits de la maison. Par la suite, il a pris une serviette qu’il a trempée dans de l’eau pour se couvrir et vider les lieux sans se brûler.
Sur les raisons qui l’ont poussé à agir, il a soutenu que la victime avait mémorisé le Saint Coran et voulait profiter de ce savoir pour lui jeter un mauvais sort. C’est pourquoi il lui a ôté la vie.
Il faut dire que le défunt n’avait aucune chance d’échapper à son meurtrier qui est fort et robuste. D’ailleurs, il a fallu plusieurs policiers, dit-on, pour le maitriser, lors de son arrestation.
L’autopsie révèle une mort atroce
Les résultats de l’autopsie ont été versés dans le dossier. Le certificat de genre de mort atteste que Moussa Ciss est mort ‘’carbonisé, avec démembrement au niveau des genoux, avec présence d’une polyfracture du crâne et de lésions perforantes au niveau abdominal et thoracique. Il a rendu l’âme à la suite de brûlures graves, associées à des lésions de corps et blessures mortelles’’.
Le mercredi dernier, en début d'après-midi, un incendie s’est déclaré dans un immeuble sis à la rue Thiong, en plein centre-ville. Les policiers, alertés par les premiers témoins, se sont rapidement rendus sur les lieux. Une fois sur place, ils ont investi les lieux en compagnie des éléments de la brigade nationale des sapeurs-pompiers qui avaient réussi à maitriser le feu.
Selon nos informations, ils ont découvert, à l'intérieur de l'immeuble qui abrite des ateliers de couture, outre les débris calcinés, un pantalon tacheté de sang et des traces de sang sur les marches menant vers une chambre. Suivant les traces, ils ont aperçu à l'intérieur de ladite chambre un corps sans vie.
En sus de cela, renseignent nos interlocuteurs, les hommes en tenue ont trouvé sur les lieux du sinistre un individu agité. Il était armé d'un couteau, détenait un exemplaire du Coran et un gourdin. Il a été interpellé.
Ce n’est pas la première fois que H. Ba, qui a la carrure d’un lutteur, est interpellé par les limiers de la police de Plateaux. Selon nos interlocuteurs, en 2021, il avait été interpellé, alors qu’il était en possession de trois couteaux. Par la suite, il avait été interné à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye.
CHEIKH THIAM