Publié le 6 May 2022 - 09:09
DÉSIGNÉ COMME L’AUTEUR DU CRIME DE SON AMI À CAUSE DE RUMEURS

Abdou Aziz Ndoye espère recouvrer la liberté, après deux ans de prison 

 

C’est tout confiant qu’Abdou Aziz Ndoye a rejoint, hier, le box des accusés, après son jugement. En effet, le substitut du procureur de la République a requis son acquittement au bénéfice du doute. Le comparant, qui a toujours clamé son innocence dans le meurtre de son ami Souleymane Ba, espère que les juges de la Chambre criminelle suivront le réquisitoire du maître des poursuites, qui estime qu’il est installé dans cette procédure à cause de simples rumeurs.

 

A cause de simples rumeurs colportées çà et là, Abdou Aziz Ndoye a passé deux ans à la citadelle du silence. L’homme, qui est accusé d’être l’auteur du meurtre de son ami Souleymane Ba, est sur le point de voir la fin de son calvaire. Lors de son jugement, hier, le maitre des poursuites a requis son acquittement au bénéfice du doute.

Selon le représentant du ministère public, il ne peut pas se fonder sur les éléments du dossier pour dire que l’accusé est l’auteur du crime. D’autant plus qu’il admet que celui-ci est installé dans cette procédure à cause de rumeurs.

C’est le jeudi 31 janvier 2019 que la vie d’Abdou Aziz Ndoye a basculé. Agé à l’époque de 34 ans, il a dû endosser la responsabilité de la mort de son ami, alors qu’il a toujours clamé son innocence. Cette nuit-là, les gendarmes de Diamniadio ont été informés de la découverte d’un individu gisant dans son sang, à l’aire de stationnement de la station Oil Libya de ladite localité. Le jeune homme était inconscient et il présentait des blessures au niveau de l’omoplate droit et à l’abdomen. Il succomba à ses blessures au moment de son évacuation.

Lors de leurs investigations, les enquêteurs découvrirent que c’est lors d’une bagarre que Souleymane Ba a reçu les coups qui lui ont été fatals. C’est ainsi que des individus ont cité le nom d’Abdou Aziz Ndoye qui a été arrêté au lendemain du drame.

Entendu, selon le PV d’enquête préliminaire, il a soutenu que son ami a eu une altercation avec un apprenti de car ‘’Ndiaga Ndiaye’’. A l’en croire, ce jour-là, après avoir aidé celui-ci à trouver des clients, il leur a remis à chacun 300 F CFA. Montant que la victime a trouvé insuffisant pour tout le travail effectué. Ainsi, il y a eu une prise de bec entre les deux, avant qu’ils ne se bagarrent. Toujours selon le PV, il a ajouté : ‘’L’apprenti a, ensuite, saisi un couteau sur le tableau de bord et a poignardé à plusieurs reprises Souleymane. Quand on les a séparés, Souleymane m’a rassuré que tout allait bien et m’a invité à aller m’asseoir. C’est par la suite qu’il a commencé à se tordre de douleur, avant de perdre connaissance. C’est ainsi que j’ai pris la fuite.’’

Mais hier, à la barre de la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar, il a contesté avec véhémence de telles allégations. Accusé du meurtre de son ami, il jure qu’il n’était même pas présent sur les lieux, au moment de l’altercation. ‘’C’est le vendredi, aux environs de 17 h, que j’ai appris la tragédie. Je me suis effondré. Souleymane était mon ami. Je n’ai jamais souhaité qu’il meure de la sorte’’, a-t-il dit en présence du père de la victime.

D’ailleurs, ce dernier conforte les déclarations de l’accusé, en ce qui concerne leur amitié. D’après le père du défunt, ils ont tous les deux séjourné ensemble en prison pour une affaire de vol de téléphone portable. ‘’Ils étaient de bons amis. Parfois, Abdou Aziz dormait chez nous’’, a soutenu Amadou Ba, le papa de Souleymane. Le pater a réclamé la somme de 50 millions de francs CFA.

Les avocats de la défense qui ont approuvé le réquisitoire du parquet, ont sollicité l’acquittement pur et simple à titre principal et l’acquittement au bénéfice du doute, à titre subsidiaire. 

Abdou Aziz Ndoye sera édifié sur son sort, le 18 mai prochain. Si le juge de la Chambre criminelle suit le réquisitoire du parquet, il pourra enfin prier sur la tombe de son père qui est décédé, alors qu’il était en prison et assister sa mère qui est gravement malade, selon ses avocats.

MAGUETTE NDAO

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