Publié le 28 Jun 2022 - 06:56

Cnams  

 

Trois mois sans salaire ! C’est la situation que vit, en cette veille de célébration de la fête de Tabaski, le personnel du Centre national d’action antimines au Sénégal (Cnams). Selon nos informations, depuis 2014, le Cnams est confronté à des difficultés de mobilisation de ses ressources allouées par l’État (budget annuel). Cela, renseignent nos interlocuteurs, a empiré en 2020 avec le non-versement de la moitié de son budget. Ce budget est la contrepartie du Sénégal dans la mise en œuvre du Projet d’assistance à la lutte antimines en Casamance (Palac). Face à cette situation, et pour assurer le paiement des salaires et le fonctionnement du centre, poursuivent nos sources, les fonds destinés au paiement des impôts et des charges sociales ont dû être utilisés à cet effet.

‘’Il s’y ajoute que le budget de fonctionnement de cette année 2022 n’est pas encore disponible. En résumé, cela fait trois mois que le personnel est sans salaire. Dès lors, n’est-il pas légitime de s’interroger sur l’existence d’un dessein inavoué qui sous-tend toutes ces difficultés que rencontre ce programme de déminage déclaré comme prioritaire pour la relance des activités socioéconomiques en Casamance ? En outre, il est important de retenir que les différentes démarches ayant permis antérieurement de débloquer la situation sont le fait du personnel sans une implication de la hiérarchie.

En effet, cela a engendré une situation de détresse qui s’est emparée du personnel avec comme corollaire des pressions de la part des bailleurs (location), des difficultés pour assurer les besoins primaires des familles (nourriture, santé, paiement de la scolarité des enfants et des factures d’électricité et d’eau)’’, avancent nos interlocuteurs. 

...Par ailleurs, indiquent-ils, la Sonatel a déjà procédé à la restriction de l’accès à l’Internet et la fourniture de l’eau est suspendue depuis plus d’une semaine, de même que l’électricité au niveau du Cnams. ‘’A ce rythme, la prise en charge de la problématique mines serait affectée, entrainant, dès lors, auprès des populations un sentiment d’abandon face à ce fléau qui hypothèque la sécurité et le développement de la partie sud du pays, notamment en termes de mise en œuvre des grands projets de l’État inscrits dans le PSE.

En effet, au moment où les conditions sécuritaires s’améliorent et que l’Union européenne (UE) envisage de financer, sous peu, le déminage pour accompagner le retour des populations dans leur terroir jadis abandonné, la tendance devrait consister à renforcer les ressources de ce programme pour une présence forte de l’État. Nous pensons qu’il est important d’attirer l’attention des autorités et de l’opinion publique sur cette situation. Même les cotisations à l’Ipres ne se font plus’’, disent nos sources. Le personnel du Cnams lance un appel au chef de l’État pour qu’il leur vienne en aide, afin que les pères de famille qu’ils sont puissent passer une excellente fête.  

 

Section: