Un médecin se prend la tête avec le contrôleur du train et des gendarmes
Omar Seydou Sow a amèrement regretté de s’être accroché avec un agent du TER et des gendarmes. Sa crainte de voir la douleur de son épouse empirer lui a valu toutes les peines du monde. Dénonçant les surcharges dans le train, il s’en est pris au contrôleur du TER, ensuite à un gendarme. Arrêté et jugé à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar vendredi, il a présenté ses excuses, avant de fondre en larmes.
La sentence prononcée par le juge du tribunal des flagrants délits de Dakar a été un ouf de soulagement pour le médecin Omar Seydou Sow. Même s’il a été reconnu coupable des délits de violences et voie de fait et rébellion, il a été dispensé de peine.
Né en 1974, le médecin marié et père de trois enfants a eu des embrouilles avec un agent du TER. L’homme, qui ne supportait plus la surcharge du train, dans un contexte de préparatifs de la fête de Tabaski, a eu l’outrecuidance de qualifier de ‘’connerie’’ l’attitude du contrôleur du TER qui n’a pas voulu accorder de l’importance à ses remarques.
S’en est suivi un échange de propos houleux entre les deux hommes, avant l’intervention des gendarmes. Dominé par la colère, le médecin a refusé d’obtempérer et a éclaté le bouton de la tenue du gendarme qui le traînait au poste.
Faisant face au juge, vendredi dernier, il a fait amende honorable. Pour justifier son acte, il a déclaré : ‘’Ce jour-là, j’ai dû abandonner ma voiture qui est tombée en panne en cours de route, pour emprunter le TER. Il y avait beaucoup de monde à la gare. On n’a pas pu entrer dans deux trains, car ils étaient bondés de monde. À l’arrivée du troisième train, on a finalement eu des places debout. Mais à la gare suivante, on a commencé à subir la surcharge. Ça devenait inconfortable pour ma femme qui était malade. C’est ainsi que j’ai demandé au contrôleur de limiter les entrées dans notre wagon, surtout en cette période où le coronavirus est encore présent. Mais il n’a pas voulu accorder de l’importance à ma suggestion.’’
Face à cette attitude, il reconnaît s’être énervé. Il poursuit : ‘’Le contrôleur a été importuné par mon insistance. Surtout quand je lui ai dit qu’ils sont en train de faire des conneries. Sans mâcher ses mots, il m’a, à son tour, dit que je suis un adulte indiscipliné. C’est à cet instant que les choses ont dégénéré.’’
‘’A la gare suivante, il a informé le gendarme qui est venu me cueillir. Ce dernier n’a rien voulu entendre. Je lui ai dit que je dois emmener ma femme à l’hôpital. De plus, mes patients m’attendent. Pendant qu’il me traînait sur le quai, mon épouse se tordait de douleur de l’autre côté’’, a-t-il martelé.
Le médecin fond en larmes
Reconnaissant son tort, il s’est excusé auprès du tribunal et de la société. ‘’Je reconnais que j’en ai trop fait. J’ai vu ma femme qui se tordait de douleur et qui s’est écroulée sur le quai. J’ai voulu partir l’assister, mais ils se sont agrippés sur moi. Dans la foulée, j’ai arraché le bouton de la tenue du gendarme. Je présente mes excuses à toutes les autorités, à vous et à la population’’, a-t-il déclaré.
Après le représentant du ministère public qui a requis l’application de la loi, l’avocat de défense a imploré la magnanimité du tribunal. Selon la robe noire, son client, qui a toujours adopté une posture exemplaire, regrette son acte. D’ailleurs, celui-ci, pendant que son conseil tentait de convaincre le juge pour que cet incident ne soit mentionné dans son casier judiciaire, a fondu en larmes.
Finalement, le tribunal a adhéré à la requête de son avocat. Venu comparaître libre, il est allé retrouver ses patients, libre.
MAGUETTE NDAO