Me Pape Mamadou Seck, nouveau boss de l’Ordre des avocats
C’est officiel. Maitre Pape Mamadou Seck est désormais le nouveau bâtonnier de l’Ordre des avocats. La cérémonie de passation des charges entre lui et son prédécesseur Papa Leyti Ndiaye s’est tenue, hier, au King Fahd Palace. Dans une ambiance remplie d’émotion, Me Papa Leyti Ndiaye et Me Pape Mamadou Seck ont respectivement fait le bilan et annoncé les nouveaux défis à réaliser les trois prochaines années.
La cérémonie de passation de charges entre l’ancien bâtonnier Me Papa Leyti Ndiaye et le nouveau bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Pape Mamadou Seck, s’est tenue hier, à Dakar. Avec beaucoup d’émotion, les deux ténors du barreau se sont passé le témoin. Après ses collaborateurs de la magistrature qui lui ont rendu hommage, Me Papa Leyti Ndiaye a fait le bilan des trois années qu’il a été à la tête de l’ordre. Durant son mandat qui a coïncidé avec l’avènement de la pandémie du coronavirus, Me Papa Leyti Ndiaye s’est réjoui des avancées effectuées.
‘’Le rôle sociétal de l'Ordre des avocats a été matérialisé par l'appui en matière sanitaire que nous avons apporté à toutes les cours d'appel du Sénégal et l'Administration pénitentiaire. Un chèque de 50 millions de francs CFA au budget de l'État qui a appelé toutes les bonnes volontés. En ce qui concerne les confrères, le Conseil de l'ordre et le Conseil de l'administration ont autorisé la mise en garantie d'un fonds de 100 millions de francs CFA et la signature d'une convention avec la Nsia banque pour permettre aux cabinets d'avocats contraints de faire face au marasme ambiant, du moins ceux qui en expriment le besoin, d'obtenir des prêts de 3 à 5 millions F CFA remboursables sur deux ans’’.
Parmi les acquis, l’ancien bâtonnier a évoqué l'école des avocats dont le principe a été consacré par ses prédécesseurs Ahmet Ba et Mbaye Guèye. ‘’Nous avons ensemble identifié le terrain d'un hectare, signé le bail, enregistré le bail, transcrit le bail et obtenu l'état de droit réel. Les prochaines étapes sont la signature du contrat d'architecture, le lancement de l'appel d'offres pour le recrutement de l'entreprise de construction, la pose de la première pierre et la réalisation des travaux. Mon excellent confrère Mamadou Seck a, comme on dit, du pain sur la planche’’, a-t-il soutenu.
La liste des missions qui attendent son successeur est loin d’être exhaustive. Maitre Ndiaye rappelle à celui-ci qu’il lui incombe d’assurer la formation des 36 nouveaux avocats-stagiaires qui ont prêté serment le 1er avril dernier et à qui il a réitéré ses vœux de bienvenue. L’avocat s’est également réjoui du rayonnement international du barreau sénégalais, qui reste un barreau respecté. ‘’La preuve en est donnée ici par notre appartenance à plusieurs organisations d'avocats dans lesquelles, comme l'a souligné monsieur le Secrétaire général, nous restons présents dans les instances. La Conférence des barreaux de l’UEMOA, qui est fortement représentée ici. Je salue la présence de tous les bâtonniers de l’UEMOA, des dauphins, des anciens bâtonniers’’, a-t-il souligné.
Conscient de l’immensité des tâches qui l’attendent, Me Pape Mamadou Seck, officiellement bâtonnier de l’Ordre des avocats, a déclaré : ‘’Je suis très ému. Ce moment n'est pas banal dans la carrière professionnelle d'un avocat, d'un homme tout court. Il a été exemplaire. C'est une lourde charge. La présence de l’auditoire est la marque de la conscience que vous vous faites de ce qui doit être la justice. Ce qui nous rapproche ou ce qui nous lie est notre bien commun. C’est la justice qui est à la fois la vertu et une institution. Même si nos places et nos missions diffèrent, nous appartenons à un seul ensemble, l’institution judiciaire dont le rôle premier est de rendre la justice. Pour ce faire, nous sommes continuellement en interaction.’’
Dégradation des relations entre la justice et les citoyens
Constatant avec regret la dégradation des relations entre la justice et les citoyens, le nouveau bâtonnier prône la préservation et la défense de l’institution judiciaire. ‘’Nous sommes aujourd’hui témoins d’une confrontation majeure entre les institutions et les citoyens. Laquelle n’épargne pas la justice. Dans une société qui rejette même le principe d’autorité, tout en revendiquant avec âpreté le triomphe du droit subjectif illimité, ce n’est pas le moindre des paradoxes que de voir la justice être constamment sollicitée pour trancher et de la voir aussitôt contestée, voire vilipendée, quand elle décide. La défiance des citoyens envers leur justice jette de façon dommageable le soupçon sur une institution qui ne la mérite pas et qui doit être respectée’’, fait-il remarquer.
Mais selon l’avocat, il y a lieu, pour eux, avocats et magistrats, de faire preuve, en tout temps, en toutes circonstances, d’une rigueur et d’une déontologie sans faille dans le respect de leur serment et de leurs règles respectives. ‘’La justice est aussi une administration qui se doit d’être performante. Pour cela, une approche systémique est nécessaire, en vue du renforcement du dialogue et des relations entre les différents acteurs. Le barreau se tient à la disposition de la magistrature pour accompagner la transformation opérationnelle nécessaire de l’institution judiciaire en lien avec les autres acteurs’’, promet-il.
MAGUETTE NDAO