L’Etat met 20 milliards FCFA, par an, sur la table
Pour appuyer les acteurs de développement économique, une convention tripartite a été signée hier entre le Pamecas, le Fongip et l'Unacois. Elle a pour objectif d'améliorer le cadre de vie des populations, en accompagnant et de finançant tous ceux qui sont des porteurs de projets.
Les membres de l'Union nationale des Commerçants et Industriels du Sénégal (Unacois Yessal) peuvent afficher le sourire. Avec le Partenariat pour la mobilisation de l'épargne et le crédit au Sénégal (Pamecas) et le Fonds de garantie d'investissements prioritaires (Fongip), elle a signé hier, une convention tripartite. Il s'agit d'un financement de toutes les activités relatives à l'agro-industrie et à la transformation. Le tout, à hauteur de 20 milliards de francs CFA. Ainsi, après avoir rempli les conditions requises, chaque membre qui aspire à mettre en place et à développer un projet pourra en bénéficier. Avec la question du consommer local, la signature de cet accord semble arriver à son heure. Ce qui revient à constater, selon les parties signataires, que la convention s'inscrit dans un cadre d'amélioration du quotidien des populations.
C'est ce que confirme le président du Conseil d'administration du Pamecas, Mamadou Moustapha Niang. "Cet accord entre l'Unacois et le Pamecas est une chance pour le Sénégal. La mission principale est d'aider les Sénégalais à vivre dans de meilleures conditions, à pouvoir entreprendre et subvenir à leurs besoins. Bref, leur permettre d'avoir un emploi et gagner de l'argent. Nous allons donc créer les conditions favorables pour que les citoyens puissent se réjouir'', annonce-t-il.
Avec plus de 80 milliards de crédit par an, le Pamecas se dit engagé à travailler avec un partenaire comme l'Unacois. Il assure ainsi être disposé à donner les fonds nécessaires pour accompagner les membres. Ce qui leur permettra d'avoir suffisamment de moyens pour être compétitifs devant les étrangers présents dans le pays. L'entente entre les deux structures pourra donc, comme le pense M. Niang, créer une économie nationale pour employer les jeunes.
''Au-delà même de cette convention, nous en appelons au patriotisme économique. La marchandise sénégalaise doit être plus importante que n'importe quelle autre dans le monde'', a lancé le président du conseil d'administration du Pamecas.
La problématique du remboursement des prêts
La rencontre a vu la présence de personnes venues d'horizons différents. C'est pourquoi, il est vivement demandé à tout intéressé au financement, de respecter ses engagements par rapport au remboursement. D'après Cheikh Cissé, qui précise que toutes les 14 régions et 46 départements du Sénégal ont répondu présent, on ne doit pas prendre l'argent pour aller dormir à la maison. Il faudra investir pour avoir un capital et s'acquitter de ses dettes, selon ce qui est établi comme règle.
Le président de l'Unacois Yessal apporte des éclaircissements : "Nous voulons mettre en valeur le consommer local. C'est pourquoi, cette convention est une très bonne chose. Ça profite non seulement aux membres de l'Unacois, mais aussi, à tous les Sénégalais qui veulent être financés. Cependant, ce n'est pas un don. L'argent qu'on donne sert à travailler pour être autonome et rembourser aussi. Chaque bénéficiaire doit s'engager à payer, comme c'est noté. Donc, nous lançons un appel à tous les porteurs de projets à travers le territoire national de venir les présenter à l'Unacois. Ensuite, nous allons les orienter vers le Pamecas pour qu'ils bénéficient de financement’’.
Les explications relatives à cette convention tripartite ont motivé l'assistance. À tour de rôle, les membres de l'Unacois ont pris la parole pour manifester leur engagement à respecter la convention. Sur un ton fort, une dame rassure : "Cela va nous permettre de mieux valoriser le consommer local. Et nos ambitions dépassent même ce cadre. Il faut, non seulement, produire pour notre consommation, mais aussi, il faut produire et exporter. Et c'est possible, avec l'accompagnement du Pamecas''.
''C'est pour faciliter aux acteurs, l'accès aux financements''
Une chose à préciser est que la signature de la convention intervient dans un contexte où le Président Macky Sall a récemment tenu des concertations sur la cherté de la vie. Ainsi, d’après l’administratrice du Fongip, Thérèse Diouf Faye, "cette convention participe à la mise en œuvre des premières mesures retenues par le Chef de l'État, lors de la concertation sur la cherté de la vie. Donc, l'objectif de cette collaboration est de définir le cadre d'intégration efficace du secteur privé, afin de réduire le déséquilibre des marchés, à travers le financement de programme d'industrialisation et d'activités liées à la transformation des produits agricoles, mais aussi, d'élevage, de pisciculture…''.
L'autre objectif est, selon l'administratrice, toujours, de déterminer, d'une part, le cadre général de collaboration entre les parties prenantes, d'autre part, le mécanisme de financement des membres de l'Unacois Yessal. Autrement, il s'agit, dans un premier temps, d'identifier les PME/PMI membres de l'Unacois Yessal et les cibles du Fongip, ainsi que leurs besoins spécifiques. Dans un second temps, mettre en œuvre un mécanisme de financement classique garanti par le Fongip.
Elle précise à cet effet : "Ce programme s'inscrit en droite ligne dans l'orientation du Chef de l'État d'appuyer tout projet ayant un impact sur le développement économique. Ainsi, la mise en œuvre de ces mécanismes permettra de rendre les PME/PMI et les acteurs économiques de l'Unacois Yessal plus compétitifs''.
Et pour mieux faire comprendre le sens de cette convention, Thérèse Diouf Faye avance :"Si nous avons décidé de joindre nos efforts, c'est pour faciliter l'accès aux financements à ces acteurs économiques qui contribuent de façon substantielle au développement socio-économique du pays. C'est tout le sens de la signature de cette convention qui va, assurément, créer des synergies fortes entre trois entités et ouvrir la voie à des interventions efficaces pour atteindre les objectifs''.
El hadji Fodé Sarr