Publié le 26 Jun 2025 - 11:31
TOP 10

Mon club a été rétrogradé

 

La décision de la DNCG de rétrograder l’OL en Ligue 2, même si l’espoir demeure pour les Gones, a peut-être rappelé des souvenirs incertains. Ils sont nombreux, ces clubs à avoir été victimes d’une rétrogradation administrative, en France comme en Europe. Allez, petit top 10. 

 

→  Rangers (2012)

Champion en 2009, 2010 et 2011, le club le plus titré d’Écosse va laisser le Celtic régner sur Glasgow. Endettés à hauteur de 166 millions d’euros, les Gers vont être dans un premier temps exclus de l’élite. Donald Trump, dont la mère est d’origine écossaise, va tenter de sauver le club. En vain, la situation financière est tellement catastrophique que même l’actuel président des États-Unis ne veut pas s’y risquer. Créant une toute nouvelle société, les Rangers sont autorisés à repartir en Third Division, quatrième échelon du football écossais. Cette histoire met fin à un passage de 122 ans sans discontinuité en première division. Quatre années seront nécessaires pour sortir de ce cauchemar, avant de retrouver une finale de Coupe d’Europe en 2022.

→  Naples (2004)

Bien avant de remporter ses troisième et quatrième Scudetto, Naples a connu des années très sombres au début du XXIe siècle. En grande difficulté financière après les départs de Gianfranco Zola et Careca, Parthénope s’est effondrée. Une première fois en 1998 après une relégation en Serie B, avec seulement deux victoires en 34 matchs. Une deuxième fois six ans plus tard, lorsque le club a fait banqueroute. Le SSC Napoli se voit placé en Serie C sous le nom de « Napoli Soccer » et repris par un producteur de cinéma au doux nom d’Aurelio de Laurentiis. Pour le meilleur, comme pour le pire.

→  Girondins de Bordeaux (2024)

Pendant que Gérard Lopez réussit un énième tour de passe-passe avec la DNCG, l’investisseur luxembourgeois n’a pas eu la même veine l’année dernière. Alors que les Girondins étaient déjà dans une situation complexe, l’ancien proprio du LOSC posera les derniers clous sur le cercueil. Communication arrogante, incapacité à obtenir son retour en Ligue 1, masse salariale trop importante… Le champion de France 2008-2009 se voit rétrogradé en National 1, avant de finir en National 2. Quatrième division dans laquelle le scapulaire pataugera une nouvelle année, même avec l’aide d’Andy Carroll. Le cauchemar n’est probablement pas terminé.

→  Parme (2015)

Ruiné par les années Parmalat, Parme aura connu une lente agonie au début de XXIe siècle. Reformé une première fois en 2004, le club ne retouchera qu’une fois à la Coupe d’Europe, seulement grâce au Calciopoli. S’ensuivent de multiples entraîneurs, un yo-yo entre A et B avant de partir définitivement en banqueroute en mars 2015, avant même la fin du championnat. 218 millions d’euros de dettes dont 63 pour des salaires impayés, et un mic-mac infernal à sa direction. Sans repreneur, le club est condamné à revivre sous un autre nom, en Serie D. Avec des fidèles comme Alessandro Lucarelli et Nevio Scala, Parme revient en Serie A en trois ans seulement, avant de refaire le yo-yo. Dernière prouesse du club d’Émilie-Romagne ? Avoir révélé Cristian Chivu sur un banc d’entraîneur.

→ Racing Matra (1990 et 1993)

Alors que le Paris FC débarque en Ligue 1 cette année, le PFC a déjà cherché à faire de l’ombre au PSG dans la Ville lumière. L’homme d’affaires Jean-Luc Lagardère rachète le club et ses dettes, le rebaptisant Racing Paris, pour que le club soit promu en Ligue 1 aux dépens de Saint-Étienne deux ans plus tard. À partir de là, les ambitions sont grandes : fusion avec le Racing Club de France, déménagement au Parc des Princes et arrivées de stars comme Luis Fernandez et Enzo Francescoli. Mais après de nombreux échecs sportifs, Lagardère se détache du club, renommé Racing Matra, portant le même nom que son entreprise automobile. Relégué en 1990, le Racing se voit envoyé en National, incapable de financer une saison en deuxième division. Le tout avant de finir en CFA trois ans plus tard, victime de la réorganisation des championnats nationaux.

→ BFC Dynamo (1991)

Sacré champion dix fois de suite entre 1979 et 1988, apparu deux fois en quarts de finale de Coupe des clubs champions européens (1980, 1984), le Dynamo Berlin assouvissait une véritable domination en Allemagne de l’Est. Le tout sans jouir d’une grande popularité, le club étant souvent vu comme le club de la Stasi, la police politique de la RDA. Un statut qui a changé à la chute du Mur. Après que la police d’État a été dissoute le 13 janvier 1990, le BFC perd son sponsor principal. Le voilà moins puissant que par le passé, pile au moment où le championnat est démantelé pour fusionner avec l’ex-RFA. Onzième, le club termine directement en troisième division. Le tout avant de se stabiliser en Regionalliga depuis une dizaine d’années. Un club de l’Est tombé dans l’oubli, comme tant d’autres.

→  Ferencváros (2006)

Vingt-huit fois champion dans son histoire, le plus grand club de Hongrie n’a pas échappé à ce destin funeste. Devant de grosses sommes à d’anciens membres de l’organigramme, le club de la capitale se voit rétrogradé en deuxième division en 2006. Une première dans son histoire. Quelques mois plus tard, le tribunal de Budapest donne finalement raison au Fradi, expliquant que la décision de la fédération était illégale. Un accord à l’amiable sera trouvé, avec un match amical entre le club de la sélection nationale, dont les bénéfices reviennent au sinistré. Depuis en meilleure situation financière, il faudra dix ans au Ferencváros pour dominer à nouveau le football magyar. Avec quelques apparitions européennes en prime, merci Viktor Orbán.

→  Wimbledon FC (2002)

Le Crazy Gang avait marqué le football anglais de son empreinte, mais la disparition de son asile est tout aussi crade que son style de jeu. Après quatorze ans dans l’élite, les Dons tirent leur révérence en 2000, et dans plein de sens différents. Alors que le club plonge dans une grande précarité, les dirigeants cherchent un plan de sortie. À la suite d’une fusion échouée avec QPR, le club fait ses valises pour Milton Keynes, à deux heures de route. Une délocalisation acceptée par la Ligue le 28 mai 2002, malgré la vindicte populaire. Le MK Dons naît, tout comme l’AFC Wimbledon deux jours plus tard grâce au soutien des fans. Redémarrant en neuvième division, le club ayant repris Plough Lane comme terrain de jeu a décroché son retour en League One, tandis que Milton Keynes se trouve dans le ventre mou de League Two. Tout est bien qui finit bien.

→  AEK Athènes (2013)

Si les coups de massue se sont enchaînés subitement, la chute du club grec était à prévoir. Elle a certainement commencé en 2008, alors que l’AEK perdit le titre de champion pour deux points au profit de l’Olympiakos. Perdant à l’origine contre le modeste Apollon Kalamarias, Le Pirée remporte le match sur tapis vert après que le club de Thessalonique a aligné un joueur ayant joué dans deux autres clubs cette saison-là. Ulcéré, Rivaldo quittera la capitale. S’ensuivent des performances sportives risibles, des dettes qui s’accumulent à cause de la crise et une équipe faite de jeunes inexpérimentés. Quelques mois après le salut nazi de Giorgos Katidis, l’AEK se voit relégué et même rétrogradé en troisième division. Deux ans suffiront pour revenir au sommet, et même goûter une dernière fois à la Ligue des champions en 2018.

→    Une poignée de clubs français

Ajaccio et Nîmes encore cette semaine, nombreux sont ceux qui ont connu la liquidation. Qu’ils soient moins prestigieux, à l’image de Grenoble, Arles-Avignon ou le Gazélec, ou plus historiques à l’échelle du football français, personne ne semble à l’abri face à la DNCG. Sochaux était tout proche de déposer le bilan avant de « juste » tomber en National. Strasbourg a connu un énorme redressement judiciaire, le voyant remonter petit à petit les échelons depuis le CFA2. Un sort qui a aussi été réservé au SC Bastia, quelques mois après sa bérézina contre… l’Olympique lyonnais. Un signe rappelant que plus que jamais, tout peut aller très vite dans le football français.

Sofoot

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