Publié le 22 Feb 2019 - 19:58
‘’WALLU ASKAN WI’’

Les péripéties d’une journée

 

Le candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar n’avait pas donné suite à la demande de Y en a marre qui l’invitait à venir interagir avec des citoyens sénégalais. Ses adversaires, Ousmane Sonko, Madické Niang, Issa Sall et Idrissa Seck avaient, eux, répondu par l’affirmative. Seuls les deux premiers cités ont tenu parole, hier, en venant  à la Maison de la culture Douta Seck participer à ‘’Wallu Askan wi’’ initiée par Y en a marre.

 

Quatre candidats à la Présidentielle du 24 février avaient promis d’aller échanger avec des citoyens lambda, dans le cadre de ‘’Wallu Askan wi’’, à la Maison de la culture Douta Seck. Au finish, seuls les leaders des coalitions Madické2019 et Sonko-Président ont honoré leur parole et répondu à l’invitation du mouvement Y en a marre. L’idée était, hier, de mettre les candidats à la présidentielle face à des Sénégalais, à travers une tribune d’échanges.

Pour cette première, l’organisation a été laborieuse. En pleine campagne électorale, il a été difficile d’avoir tous les candidats aux heures indiquées. Prévue à 9 h, la manifestation a finalement commencé à 14 h 25 mn, même si Y en a marre avait tout mis en œuvre, à l’heure. Mais, à la dernière minute, le candidat du Pur, Issa Sall, qui devait passer à 9 h, a demandé à faire face aux citoyens dans l’après-midi, pour finalement ne plus venir. Même cas de figure avec le candidat de la coalition Idy2019. Il était prévu qu’il soit sur le présidium à 11 h ; il s’est excusé et demandé à être reprogrammé pour 18 h. Comme pour Issa Sall, Douta Seck n’a pas vu Idy.

Ousmane Sonko est le seul présidentiable invité qui a respecté l’heure qu’on lui avait fixée et qu’il avait validée avec les organisateurs. Il est arrivé pile à l’heure, à 14 h, devançant Madické Niang qui était attendu à 12 h et qui a été obligé d’aller faire un ‘’tour’’ à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, avant de revenir à Douta Seck où se tenait l’évènement, aux alentours de 16 h. L’essentiel, finalement, est qu’il a tenu sa promesse.

Pour les organisateurs, la présence de tous étaient certes importante, mais pas indispensable. ‘’Nous n’avons pas pu avoir tous les candidats. Mais, à l’échelle de l’histoire, de la démocratie, c’est une grande première qu’on ait pu commencer avec deux candidats’’, s’est félicité le coordonnateur du mouvement Y en a marre, Fadel Barro.

‘’Le président Issa Sall, qui avait toute sa bonne volonté, au dernier moment, a été très honnête, en nous disant que compte tenu des évènements de Tambacounda, il avait 2 jours de retard sur son programme et ne pouvait pas être à Dakar, aujourd’hui. Il a proposé d’échanger avec les citoyens par vidéo-conférence et a même envoyé une équipe technique pour cela, mais c’est nous qui avons décliné, estimant qu’il faut mettre tous les candidats sur le même pied’’, a fait savoir Fadel Barro.

Concernant Idrissa Seck, avec sa coalition Idy2019, il avait confirmé de ‘’manière ferme’’ sa présence. ‘’Jusqu’à ce matin (hier matin) il assurait être là. C’est à la dernière minute qu’on a su qu’il ne pouvait plus venir à cause d’aléas qu’il a expliqués’’, a déclaré M. Barro. Ce dernier refuse d’apprécier l’absence de MM. Sall et Seck. ‘’Nous n’avions que leur parole. Et quand quelqu’un nous donne sa parole, on y croit et nous avons fait une communication sur la base de ces promesses tenues. Maintenant, chacun est libre de faire ce qu’il veut de sa parole donnée. On ne les commente pas’’, a-t-il dit. Kilifeu de Keur Gui, lui, a son opinion. ‘’Le respect de la parole donnée est révélateur de beaucoup de choses, surtout pour un futur dirigeant. Quelqu’un qui n’a pas confirmé et n’a pas donné son avis favorable pour participer à cette rencontre est plus honnête que quelqu’un qui confirme et qui ne vient pas’’, s’est-il désolé, quand les candidats annoncés ont tardé jusqu’à l’après-midi.  

‘’Une bonne expérience démocratique et citoyenne’’

Malgré ces péripéties, les organisateurs sont tout de même satisfaits de la tenue de cette manifestation. ‘’On est très satisfait, à l’issue de cette journée. Ç’a été une bonne expérience démocratique et citoyenne. Cela a permis aux citoyens de comprendre que l’élection n’est pas que l’affaire des partis politiques. C’est un signal fort pour la jeunesse africaine, pour qu’elle comprenne qu’elle peut participer aux élections à sa manière. L’idéal est qu’à l’issue de ces journées, les jeunes comprennent et aillent voter avec enthousiasme, parce qu’en définitive, c’est eux qui tranchent le débat’’, acclame Fadel Barro. ‘’Nous sommes fiers d’appartenir à cette jeunesse qui cherche chaque jour à conquérir de nouveaux espaces citoyens, à faire évoluer sa démocratie. Les jeunes sont là depuis 9 h pour interagir avec les candidats’’, ajoute-t-il.

Ainsi, Ousmane Sonko et Madické Niang se sont, à tour de rôle, prêtés au jeu des questions-réponses. Une liste ouverte a permis à tous ceux qui se sont inscrits de répondre à l’invitation du mouvement contestataire et de poser leurs questions. Des plus basiques et innocentes aux plus profondes et pertinentes. Les questions environnementales sont souvent revenues. Du problème de la brèche de Saint-Louis au trafic de bois, tout y est passé. La prise en charge des couches vulnérables, comme les personnes vivant avec le handicap ou les femmes, était au centre des débats. L’emploi des jeunes est revenu dans les différentes questions posées.

M. Sonko comme Me Madické Niang n’ont, pour l’essentiel, que répété leurs propos de campagne. M. Sonko a une fois encore dénoncé la forte présence d’entreprises étrangères au Sénégal. Il a tout de même profité de la tribune qui lui est offerte pour repréciser sa pensée sur l’octroi de 6 mois de congés de maternité aux femmes. Pour lui, ce n’est pas une obligation, mais un droit. Que celles qui le souhaiteront les prennent, les autres font comme bon leur semble. Il a assuré également qu’il a pensé au cadre idéal devant encadrer cette mesure pour celles qui pensent que cette mesure risque d’amenuiser les chances de recrutement des femmes. Ousmane Sonko assure qu’il veillera, dans le privé comme dans le public, à ce que cela ne soit pas une raison de discrimination.

Le passage de Me Madické Niang était à l’image de la campagne de l’homme : rigolote. Il a réussi à installer à Douta Seck une ambiance de campagne. Il a été souvent applaudi, surtout avec son fameux ‘’Todj na radiakh’’. Pour ceux qui disent depuis quelques jours qu’ils ont besoin d’un bâtisseur et non d’un casseur, le porteur du projet ‘’Jamm ak Xewel’’ leur a répondu. ‘’Pour construire, il me faut d’abord casser tout ce que Macky Sall a construit’’, dit-il en souriant sous le rire et les applaudissements du public.

BIGUE BOB

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