Publié le 23 Dec 2013 - 18:22
119EME EDITION DU MAGAL DE TOUBA

 La cité religieuse encore assoiffée

 

La 119ème édition du grand Magal de Touba a surtout été marquée par un manque criard d’eau potable dans certains quartiers de la ville sainte.

 

A Touba, les Magal se suivent, le problème de l'eau demeure. L’année dernière, l’eau était abondante et suffisante. Cette année, elle a manqué dans beaucoup de zones nichées dans la cité religieuse. C’est le cas à Darou Marnane où les populations ont vécu la croix et la bannière pour avoir le liquide précieux et faire le minimum de besoins naturels. Le même scénario a également été noté dans les quartiers Pencum Baye Wade, Gouye Séw, Barba terrasse, Diakaye Serigne Fallou, entre autres.

Dans ces quartiers susmentionnés, certaines populations sont restées presque toute la journée qu’a duré la célébration de l’exil de Serigne Touba, sans une seule goutte d’eau, ni pour la toilette, ni pour la cuisine ou l’alimentation. Elles étaient, à cet effet, contraintes d'errer d’un quartier à un autre. Elles ont ensuite dû faire la queue avant de se ravitailler.

‘’Nos gouvernants sont vraiment incompétents et puis, ils ne disent jamais la vérité’’, rouspète un  riverain du quartier de Pencum Baye Wade. L’homme, la quarantaine, tout de blanc vêtu, est à bord d’une calèche, en direction de la gare routière de Dakar. Il est en colère, car il considère qu'il n’est pas possible de préparer un événement de la dimension du Magal réunissant des millions de fidèles, en deux mois seulement.

''Des événements de ce genre se préparent, dès la fin de l’édition précédente, pour prendre toutes les dispositions nécessaires, afin de parer aux éventuelles pénuries et autres dysfonctionnements''. Ce manque d’eau n’est pas un phénomène nouveau à Touba, malgré l’implantation dans la zone de 23 forages. Cela est dû en partie à l’évolution démographique fulgurante enregistrée dans la cité religieuse.

A Touba, la population ne cesse de grossir, sans aucune mesure d’accompagnement de la part des autorités étatiques. Le manque criard d’eau est dû également au non paiement de l’eau par les populations.

Serigne Abdoul Ahad Mbacké Gaïndé Fatma : ''Des mesures hardies'

Président de la commission culture et communication du Magal, Serigne Abdoul Ahad Mbacké Gaindé Fatma a soutenu samedi à Touba qu’il était temps de mettre fin à la pénurie d’eau chronique. Selon lui, ‘’il faut des mesures hardies pour régler définitivement ce problème’’. Il ajoutera ceci : ‘’C’est vrai que ce n’est pas facile de satisfaire près de 4 millions  de personnes venues pour le Magal. Mais, c’est un problème crucial et qui mérite toute notre attention. On ne cesse de le répéter.

Il faut une batterie de forages au niveau de Touba Bogo, pour permettre à la ville sainte d’avoir de l’eau en permanence’’. Le petit-fils de Bamba de dire que ce ne sont pas des citernes, ni des bâches qui vont régler ce problème, mais des solutions ‘’idoines’’ et ‘’franches’’.

‘’Le réseau est vétuste, certes on reconnaît les efforts consentis par l’État du Sénégal,  avec sa volonté manifeste dans la recherche de solutions. Nous sommes patients et tolérants envers eux. Mais nous aussi, nous avons le droit de dire la vérité aux populations de Touba’’, a-t-il déclaré, ferme.  

 

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