Moustapha Niasse fait son bilan
Le Président de l’Assemblée a procédé, samedi dernier, à la clôture de la 12e législature. A cette occasion, Moustapha Niasse, qui a ‘’vivement’’ salué le travail des parlementaires, a annoncé ‘’un ouvrage-bilan’’ de cette législature dont la parution est prévue ce mois. En attendant, il a donné les chiffres de cette législature.
‘’Un ouvrage-bilan de la 12ème Législature a été élaboré. Elle expose et explique chacune des réformes entreprises et réalisées au cours des 5 années écoulées d’activités parlementaires. Cet ouvrage-bilan, dont la parution est prévue dans le courant du mois de juillet 2017, rend compte, notamment, des résultats obtenus dans la modernisation des outils et des équipements de l’Institution parlementaire’’, renseigne le Président de l’Assemblée nationale dans son discours de clôture tenu samedi dernier. Selon Moustapha Niasse, l’Assemblée nationale, de manière ‘’imperturbable’’ et avec ‘’sérénité’’, poursuit ses missions au rythme de l’histoire du Sénégal, comme un navire ‘’majestueux’’ et ‘’solide’’, au milieu de l’océan.
Jetant un petit coup d’œil dans le rétroviseur, Moustapha Niasse n’a pas manqué d’apprécier ‘’positivement’’ son travail à la tête de cette institution. Du début du mois d’août 2012 au 30 juin 2017, le désormais ancien président de l’Assemblée nationale renseigne que 156 projets de lois ont été adoptés, conformément aux dispositions ‘’pertinentes’’ du règlement intérieur et dans l’observation ‘’correcte’’ et ‘’rigoureuse’’ des droits et des obligations reconnus aux représentants du peuple. Fort de ce constat, il raille les détracteurs de l’Assemblée nationale : ‘’Les cris d’orfraie autour de l’unique proposition de loi votée ignorent ce genre d’initiative qui relève de la compétence des députés, et encadré par les textes en vigueur, au sein d’une architecture institutionnelle (...). Les chiffres ci-après plaident d’eux-mêmes pour une appréhension plus juste et plus exacte de l’Institution parlementaire.’’
Au cours de cette Législature, détaille-t-il, il y a eu 234 séances plénières, 220 réunions de commissions permanentes, 92 questions d’actualité au Gouvernement, 37 questions écrites suivies de 27 réponses, 11 questions orales, 5 sessions extraordinaires, 4 débats d’orientation budgétaire, 3 Déclarations de Politique Générale, 1 motion de censure rejetée, 3 résolutions, des réunions internationales de dimensions régionales et mondiales. Il s’y ajoute des visites ‘’d’éminentes personnalités’’ africaines et d’autres de dimension ‘’planétaire’’, dont 3 ont été reçues en cet hémicycle, lors de séances solennelles mémorables. Ainsi, il s’en va ‘’en ayant le sentiment serein d’avoir accompli un devoir républicain, au service de la Nation’’.
‘’Le Parlement ne peut être ni une scène de théâtre ni un espace de pugilat’’
Ensuite, revenant sur les scènes qui ont choqué l’opinion, le patron de l’AFP a souligné que le Parlement ne peut être ni une scène de théâtre ni un espace de pugilat, physique ou verbal, où des députés se livrent à des exercices en ‘’porte-à-faux’’ avec leurs fonctions et leurs missions, avec des prestations de ‘’mauvais goût’’, pour amuser le public. ‘’Il peut toujours y avoir, çà et là, de temps à autre et par surprise, des dérives de nature pathologique. Ceci, lorsque des élus du peuple choisissent, sur une poussée subite et incontrôlée d’adrénaline, de se comporter de manière anormale, voire provocante, laissant sur le pré le principe du respect dû d’abord à soi-même, alors que ce préalable est nécessaire pour respecter l’autre. De tels comportements, qui se constatent avec regret, doivent toujours être gérés avec hauteur et sérénité, grâce à une maîtrise contrôlée des dispositions du règlement intérieur. Il faut, à cet effet, beaucoup de pédagogie et de tolérance, dans la limite du raisonnable’’, souligne M. Niasse.
Avant de faire savoir que les députés travaillent, chacun, selon sa propre expérience dans les relations humaines. A son avis, le travail du député ne suit pas une courbe à sens unique, mais bien dans les deux sens, de la base au sommet, sur une trajectoire ascendante et verticale. C’est aussi, poursuit-il, dans une dynamique inverse, une progression verticale et descendante, pour entrer en osmose permanente et pédagogique avec les masses populaires. ‘’L’objectif permanent est d’expliquer, de convaincre, d’informer et d’associer leurs mandants au mouvement général et national de partage des enjeux majeurs portés par les exigences d’un développement moderne’’, dit-il. Tout en insistant sur la vocation de l’institution : ‘’L’Assemblée nationale est et demeure une institution dont les missions et le fonctionnement ne sont pas toujours perçus, comme il se devrait, par une certaine opinion, mal ou incomplètement informée, et bien souvent de bonne foi.’’
PAPE NOUHA SOUANE