Publié le 31 Jan 2025 - 17:21
ESCROQUERIE

Assane O. Sonko se fait passer pour un gendarme et dépouille une commerçante

 

Décembre 2024, un mois qui semblait démarrer sous des auspices ordinaires, mais qui allait tourner en un imbroglio d’escroquerie, de manipulation et de faux-semblants. C’est dans ce contexte que le jeune Assane O. Sonko a joué un jeu risqué, en se faisant passer pour le commandant de la brigade de gendarmerie de Keur Massar. Une ruse suffisamment habile pour duper Aminata N, une commerçante en ligne, mais pas suffisamment pour échapper à la justice.

 

La tentative d’escroquerie débute par un simple appel téléphonique, qui semble s’inscrire dans une scène banale de transaction commerciale. Au bout du fil, une voix affirmant être celle d’un gendarme en haut de sa hiérarchie. Dans le même souffle, un ordre de commande : trois téléviseurs, trois réfrigérateurs, un micro-ondes. Ce sont ces objets, tous des articles en apparence anodins, qui allaient conduire la commerçante à un piège bien plus complexe qu’elle ne l’avait imaginé.

Le stratagème était bien rodé. L’escroc a demandé à ce que les téléviseurs soient livrés à Guédiawaye, tandis que le reste de la commande devait être remis à la brigade de Keur Massar. La facture devait, quant à elle, être réglée par l’administration militaire. Une fois la livraison effectuée, Assane a rapidement disparu dans le flou de son injoignabilité, un coup bien joué qui aurait pu tourner en sa faveur.

Mais le plan d’Assane n’avait pas anticipé l’efficacité de la commerçante, ni celle du système judiciaire. Aminata, intriguée et alarmée par l’absence de contact de son client « commandant » s’est tournée vers la véritable brigade de gendarmerie de Keur Massar. Là, la vérité est vite apparue : elle avait été victime d’une escroquerie bien ficelée. Une plainte a rapidement été déposée, et l’histoire s’est dénouée avec la réquisition de la Sonatel qui a permis d’identifier le coupable.

Lors de son procès, Assane a adopté une posture étrange, celle d’un innocent piégé. Selon lui, il n’avait pas agi délibérément : il n’avait fait que prêter son téléphone à son ami Pape Mactar, ce dernier étant, selon ses dires, à l’origine de la fausse commande. Son récit est loin d’avoir convaincu les magistrats, parce qu’il a éteint son téléphone immédiatement après avoir récupéré les téléviseurs. Une attitude suspecte, mais qu’il a justifiée par la peur d’être accusé à tort.

Pourtant, c’est son profil WhatsApp qui a battu en brèche son histoire. Un profil où l’on peut voir une photo d’un proche déguisé en gendarme, un détail qui n’a pas échappé au procureur. Cette tentative de manipulation de son image pour se faire passer pour un militaire n’a fait qu’ajouter une couche supplémentaire à l’édifice de ses mensonges.

Le parquet, lui, ne s’est pas laissé duper par la défense d’Assane. Après avoir examiné les faits, il a estimé que le prévenu, malgré ses dénégations, n’avait pas pu ignorer la supercherie dans laquelle il était impliqué. Un an d’emprisonnement ferme a été requis, mais la sentence finale a été plus clémente. En effet, le prévenu a écopé d’une peine de six mois de prison. Il devra allouer la somme de 410 000 francs à la commerçante.

MAGUETTE NDAO

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