Publié le 6 May 2015 - 20:23
3EME EDITION DU FLOW UP

Qui héritera du trône d’Avokat ?

 

Demain s’ouvre la première manche de la compétition de rap flow up organisée par l’association africulturban. C’est suite au tirage de répartition la semaine dernière des 50 groupes devant se faire face au Goethe institut.

 

C’est parti pour la troisième édition du concours de hip-hop pour underground, flow up. Il est une initiative de l’association africulturban présidée par le rappeur Matador. Entre le 25 janvier dernier et le 25 février, le jury présidé par le talentueux rappeur Keyti a reçu près de 400 demandes de candidatures. Mais il ne leur fallait que 50 groupes pour les présélections. Et au final, 10 seulement iront à la grande finale prévue le 11 juin prochain à la maison de la culture Douta Seck dans le cadre de la 10e édition du Festa2H. En attendant,  le jury a procédé la semaine dernière au Goethe institut au tirage au sort pour la répartition des différents groupes devant partager la compétition. Ainsi, chaque jour, du  6 au 10 mai prochain, dix jeunes talents se mesureront. C’est le complexe culturel Léopold Sédar Senghor de Pikine qui recevra les jougs.

D’après le président du jury, Keyti, ‘’les critères de sélection sont subjectifs’’. ‘’C’est suivant notre feeling. Quand un artiste arrive à bien poser sur un son, ça, c’est à l’oreille’’, dit-il. Toutefois, il est d’avis que ce qui peut leur plaire à eux, peut bien évidemment ne pas plaire à d’autres. ‘’On est trois dans le jury et peut-être que si c’est d’autres qui étaient à notre place, ils ne feraient pas les mêmes choix que nous’’, reconnaît-il. Cependant, cela ne signifie pas que ceux qui choisissent ne sont pas bons. Car au-delà du feeling, des critères objectifs, le jury en compte.

La manière d’écrire, les figures de styles utilisés, l’originalité du sujet, etc. peuvent faire la différence d’un MC à l’autre. ‘’Ce qu’on recherche vraiment, c’est que l’artiste ramène quelque chose de nouveau dans son lexique, dans sa façon de se poser sur le beat. C’est quelque chose qu’on sent et qui est là’’, explique-t-il. Ce qui est vrai si l’on se fie aux choix que le jury a porté sur les deux premiers vainqueurs de ce concours. Ngaaka Blin D comme Avokat ont de ces choses que les old school n’avaient pas. ‘’The new king’’ a une manière de se poser sur les sons qui lui est propre. Et le Thiessois met un vocabulaire isolé et inouï. ‘’Avokat utilise des mots que je n’aurais imaginé qu’un rappeur puisse utiliser’’, commente Keyti.

Cette recherche d’originalité fait d’ailleurs que les adeptes de l’egotrip ont peu de chance d’aller en finale. Keyti et sa bande ne recherchent pas cela. ‘’C’est souvent du déjà entendu pour nous’’, d’après l’auteur de ‘’ma la digoon bind’’. Même si c’est la prestation scénique qui pèse le plus sur la balance.

Par ailleurs, le vainqueur aura droit à une enveloppe de 2 millions de F Cfa, un cd de 8 titres tirés à plus de 500 exemplaires et un an d’accompagnement par l’association africulturban. 

BIGUE BOB