Publié le 7 Apr 2018 - 22:42
ABDOULAYE FANE

(Président Unapes)  ‘’Rien ne s’oppose à ce que les enseignants lèvent le mot d’ordre de grève’’ 

 

Les propositions actuelles de l’Etat permettent aux enseignants de lever le mot d’ordre tout en continuant les négociations. L’avis est du président de l’Union nationale des parents d’élèves et étudiants du Sénégal (Unapes). Abdoulaye Fané, qui propose une entité indépendante pour juger les deux  parties, exprime aussi son désaccord à toute idée de report des examens.

 

Le président de la République, Macky Sall, dit avoir proposé 25 000 F Cfa de plus aux enseignants. Ces derniers n’ont pas encore donné leur position. Pensez-vous que cette offre suffira à faire lever le mot d’ordre de grève ?

Nous avons eu à constater, depuis la dernière rencontre du 16 mars, qu’il y a eu des avancées, et particulièrement du point de vue du relèvement des indemnités de logement, qui sont passées de 15 000 à 25 000 F Cfa. Je crois que c’est une proposition qui sera prise en compte par les syndicats d’enseignants, comme ils ont l’habitude de le faire. Ils vont se concerter avec la base pour pouvoir se prononcer. Bientôt la fin des vacances et il n’y a pas encore de réaction de leur part. Comme nous avons l’habitude de le dire, nous au sein de l’Unapes, ce qui nous intéresse, est que les cours reprennent. C’est dommage que la proposition qui avait été faite par le gouvernement, consistant à reprendre les cours et se réunir régulièrement pour pouvoir évacuer toutes les questions, n’ait pas été suivie par les syndicats. Nous pensons que les syndicats doivent faire en sorte que les cours reprennent. Comme il y a de nouvelles propositions, rien ne s’oppose à ce que les enseignants lèvent le mot d’ordre de grève, poursuivre les enseignements/apprentissages, tout en continuant les négociations sur les points sur lesquels il n’y a pas encore d’accord.

Au cas où les enseignants trouvent la somme insuffisante pour lever le mot d’ordre de grève, à quoi peut-on s’attendre par rapport à l’école ?

Actuellement, on se rend compte qu’il y a une pression de la part des enseignants qui sont à la base. C’est très difficile, du côté des secrétaires généraux des syndicats. Chez les parents d’élèves, quels que soient les points de désaccord, je crois que la constante, c’est de reprendre les enseignements/apprentissages, parce que lorsque l’on nous dit que l’année pourrait ne pas être validée, nous nous posons des questions. On ne voudrait pas en arriver à l’année scolaire 2015-2016 où le gouvernement était obligé de prendre un texte pour allonger l’année scolaire, alors qu’il y a un texte qui dit que l’année scolaire se termine le 31 juillet. Dans ce cas, les perdants, ce sont toujours les élèves.

Le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, a affirmé à l’Assemblée nationale que les enseignements/apprentissages n’ont pas trop été affectés. Il suffit de repousser les examens d’une semaine pour rattraper le temps perdu. Partagez-vous sa position ?

Même si on nous brandit toujours la question du quantum horaire, nous parents d’élèves, nous constatons que s’il y a une ou deux heures de temps perdu, c’est un gap. Prendre encore un texte pour allonger l’année scolaire et repousser la date des examens et concours pose problème. Les syndicats d’enseignants pourraient donner comme argument que l’année scolaire se termine le 31 juillet. Ce qu’il faut faire, c’est de régler les questions pendantes et que les syndicats fassent un effort pour sursoir à la grève.

Vu les perturbations déjà notées, pensez-vous qu’il faut repousser les examens et pour quelle durée ?

Je ne suis pas spécialiste en éducation, mais je crois que repousser les examens poserait encore problème. Déjà, dans les régions du Sud, les pluies commencent au mois de mai, début juin. Ça ne sera pas facile pour ces élèves de poursuivre les cours. Il y aura beaucoup de préjudices. Dans beaucoup d’établissements moyens et secondaires, il y a des abris provisoires. Avec les pluies, ils vont être complètement détruits. Ce qui est valable pour Dakar peut ne pas l’être pour les régions périphériques et cela risque de poser des problèmes.

Il y a la société civile ainsi que le Comité du dialogue social. Pourquoi ces acteurs ne parviennent pas à faire éviter la confrontation entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants ?

Les acteurs de la société civile actifs dans le secteur de l’éducation se réunissent régulièrement. Il y a des contacts entre les syndicats et les organisations de la société civile, sous la houlette du Haut conseil du dialogue social, secteur éducation et formation. Il y a une confiance qui s’est instaurée entre les acteurs de la société civile et les syndicats d’enseignants. Ce qui n’est pas le cas entre le gouvernement et les syndicats. Pour qu’il y ait un dialogue franc, il faut au préalable une confiance, un respect mutuel. Nous comprenons, à travers les interventions, particulièrement venant des syndicats et des enseignants, qu’il y a un problème de confiance.

Cela pose aussi un problème des parties garantes. Il faudrait, comme dans un match de foot,  qu’il y ait un arbitre, un assistant qui puisse voir là où se situe le problème ; si, par exemple, les accords signés ne sont pas respectés. Il faut qu’il y ait une entité indépendante, impartiale  qui puisse vraiment informer l’opinion publique et appeler la partie qui n’a pas respecté ses engagements à le faire. C’est aussi l’intérêt de nous inviter quand qu’il y a ces rencontres.

Les deux parties sont-elles favorables à votre présence ?

Ça a démarré. Mais dans les comités de suivi, si des engagements sont pris, il faudrait qu’ils  puissent être portés à la connaissance des acteurs de la société civile pour, dans un premier temps, informer les Sénégalais. N’oublions pas que, même si nous sommes des parents d’élèves au Sénégal, il y a des parents d’élèves à l’extérieur qui veulent avoir la même information. Nous devons porter ces informations à leur connaissance, pour qu’ils puissent savoir ce qui se passe dans ce pays.

Est-ce que l’Unapes a eu une fois à se rapprocher des deux parties ?

S’agissant des syndicats d’enseignants, nous avions eu à les contacter, s’assoir avec eux, avant même la dernière proposition de relèvement jusqu’à 25 000 F Cfa. L’objectif était de les amener à sursoir à leur mot d’ordre. Quand il y a eu les propositions, nous avions préféré attendre leur réaction pour pouvoir apprécier. Comme le dialogue n’est pas encore rompu, ils ont dit qu’ils vont rencontrer leur base pour les informer des nouvelles propositions. En responsables, nous avons préféré attendre. De toute façon, d’ici lundi, sur la base de leurs réactions, nous allons pouvoir apprécier. Nous espérons qu’ils vont réagir favorablement.

Et du côté du gouvernement, qu’est-ce que vous avez eu à faire ?

Du côté du gouvernement, le ministère de l’Education nationale nous informe régulièrement. A la dernière rencontre, nous avons eu toutes les informations relatives à l’évolution des négociations. Lors de la dernière rencontre, nous n’étions pas présents à la primature, quand même nous avons toutes les informations relatives aux conclusions. Comme nous connaissons leur rôle, sachant que nous ne sommes pas des négociateurs, si on nous demande notre avis, nous allons le donner. S’agissant des questions techniques, nous ne les maitrisons pas, nous ne voudrions pas donner une appréciation qui pourrait peut-être vue, de part et d’autre, de manière  subjective. Nous nous en limitions à ce qui importe le plus, faire en sorte que les enseignements/apprentissages se tiennent. Si on nous demande notre point de vue sur des questions techniques, nous avons au sein de l’Unapes des enseignants avertis qui pourront donner leur position.

AIDA DIENE

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