Un maçon âgé de 38 ans risque 10 ans de réclusion criminelle
L'affaire pour laquelle Bassirou Dieng a comparu devant la barre de la Chambre criminelle de Dakar est glauque. Le maçon âgé de 38 ans est accusé d’avoir tenté ou commis des attouchements sur des garçons de 10 et 12 ans. Il invitait ces gamins à jouer avec sa partie génitale jusqu’à éjaculation. Placé sous mandat de dépôt depuis octobre 2021, il risque de ne pas quitter la citadelle du silence de sitôt. Le maître des poursuites a requis à son encontre 10 ans de réclusion criminelle.
Les faits remontent à octobre 2021 où S. S. Mbengue s'est rapproché de sa mère pour se plaindre du comportement du chef de chantier. En y allant avec des pincettes, le petit garçon confie le mépris qu'il porte à celui-ci. Face au changement de comportement du petit, la dame a poussé son enquête jusqu'à ce qu'il passer aux aveux.
Le matin, alors que tous les maçons étaient au rez-de-chaussée, Bassirou Dieng aurait entraîné S. S. Mbengue à l'étage, avant de lui demander de lui toucher son sexe. Face à l'insistance du monsieur, le garçon a pris la fuite, le laissant seul. Mais il ne compte pas en rester-là. Bassirou réitère son coup sur le jeune frère, C. B. Mbengue. Trouvant le benjamin de 10 ans en train de jouer avec son ami, le sieur Dieng lui demande de venir lui préparer du thé. Mais ceci n'était qu'un appât. Il l'entraîne à l'étage avant de lui demander de le masturber. Pris de haut, le petit a suivi les directives du sieur. Une fois sa libido assouvie, raconte le petit, il le menace de garder le silence au risque de le tuer. À son jeune âge, le secret était très lourd. Il n'a fallu que quelques heures pour qu'il s'en ouvre à sa mère qui l’a acculé de questions suite aux confessions de son frère. C'est son père, informé depuis Touba, qui est venu porter l'affaire devant la justice.
Interpellé par les éléments de la police de Dieuppeul, Bassirou Dieng est placé sous mandat de dépôt puis renvoyé devant la barre de la Chambre criminelle. Après trois ans de détention préventive, l'accusé a fait face aux magistrats de ladite chambre.
À la barre comme devant le juge d'instruction, Bassirou Dieng a toujours nié les accusations. Mais c'est sans compter sur les plaignants qui manifestent une constance notoire dans le récit, malgré leur jeune âge. Revenant sur sa mésaventure, S. B. affirme : ‘’Il m'a entraîné à l'étage avant de me demander de jouer avec son sexe jusqu'à ce que le liquide blanc sorte. Après l'avoir fait jouir, il m'a menacé de ne le dire à personne, sinon il allait me tuer. Je suis descendu me laver les mains avant d'aller rejoindre ma mère qui m'appelait pour le déjeuner. Le soir, j'ai demandé à mon ami de venir chez moi. Celui-ci a refusé lui disant qu'il a peur du maçon. Car il lui a fait la même proposition le matin et il a pris la fuite.’’
Son frère aîné, en appui, ajoute : ‘’Il m'a trouvé devant la chambre de ma mère et m'a demandé de venir voir son travail. On est allé à l'étage. Au moment de descendre, il m'a demandé de lui toucher son sexe. Chose que j'ai refusée. Il m'a dit qu'il pouvait me prêter son téléphone et faire tout ce je voulais. J'ai refusé avant de prendre la fuite.’’
Toutefois, l'accusé a opposé une contestation catégorique. À l'en croire, ceci n'est qu'un ‘’piège’’ de la tante des enfants qui lui devait de l'argent et l'a menacé quelques jours avant. ‘’Yacine me devait 75 000 F CFA, mais elle refusait de me payer parce que selon elle, je devais finir le chantier. C'est sur ces entrefaites qu'on a eu une altercation. Le lendemain, je suis venu au travail et quelques minutes après, les éléments de la police de Dieuppeul se sont présentés à moi’’, s’est-il défendu.
Convaincu par la version des mineurs, le ministère public a requis de déclarer Bassirou Dieng coupable de pédophilie sur mineur du même sexe et de le condamner à 10 ans de réclusion criminelle. ‘’Son ultime système de défense, c'est de dire que la mère Pogna, la tante des garçons, a monté un coup contre lui’’, a ajouté le maître des poursuites.
Cependant, Me Mbengue a fustigé la rapidité de l'enquête. ‘’La plainte a été introduite le 4 octobre 2021. On a auditionné les plaignants le même jour puis l'accusé. Tout s'est passé très vite. En l’espace de quatre heures, tout a été bouclé’’, a renseigné la robe noire qui a réclamé l'acquittement pur et simple de Bassirou Dieng.
Mais il devra prendre son mal en patience, car l'affaire est mise en délibéré. Bassirou est retourné en prison en attendant le verdict qui est fixé le 20 juin prochain.
MAGUETTE NDAO