Publié le 19 Feb 2022 - 19:49
AFFAIRE BOCAR SAMBA DIÈYE-CBAO

L’Acsif demande à l’Etat de soutenir le commerçant

 

Contre toute attente, la CBAO a transféré le contentieux qui l’oppose à Bocar Samba Dièye au niveau de la Cour commune de justice et d’arbitrage (CCJA) sise à Abidjan. Une attitude que dénonce l’Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif) qui demande à l’Etat d’apporter son soutien au commerçant sénégalais.

 

L’affaire opposant Bocar Samba Dièye à la CBAO suit son cours. Elle pourrait prendre une autre tournure. En effet, après être déboutée par les cours et tribunaux du Sénégal, la CBAO porte le dossier à la CCJA (Cour commune de justice et d’arbitrage).

Selon l'Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif), en procédant de la sorte, la banque marocaine espère bénéficier du soutien du Maroc et de son lobby international. Ainsi, l’Acsif interpelle le peuple sénégalais et particulièrement l’Etat du Sénégal, pour que ‘’cette forfaiture’’ voulue par la CBAO reste sans succès.  ‘’Bocar Samba Dièye, opérateur économique qui a, pendant plus de 65 ans, contribué activement et financièrement à l’épanouissement de notre économie. Par conséquent, il mérite le soutien de l’Etat à la CCJA, d’autant plus que dans ses relations foncières avec la CBAO, le juge sénégalais,  en disant le droit, s’est prononcé entièrement en sa faveur, a déclaré, face à la presse, le président de l’Acsif, Famara Ibrahima Cissé, qui a accompagné le commerçant sénégalais depuis le début de ce marathon judiciaire.

‘’Il ne faudrait pas que, par négligence de l’Etat, l’humiliation tombe sur nos compétents magistrats et que la délinquance de la CBAO soit érigée en norme’’, a poursuivi M. Cissé, mettant ainsi l’Etat sénégalais devant ses responsabilités, pour qu’il soutienne l’importateur de riz qui serait actuellement en difficulté financière à cause de cette affaire.

Par ailleurs, cette conférence de presse était le lieu de dénoncer la suppression du guichet unique de la CBAO. Le guichet unique est une innovation technologique dans le monde des transactions financières qui autorise l’usager d’une banque à opérer des retraits par chèque dans toutes les agences de ladite banque. Ce qui implique la mention ‘’Retrait dans toutes les agences’’ sur les chèques.

En revanche, depuis quelques jours, ‘’l’Acsif a constaté, avec étonnement et désolation, la démarche cavalière de la CBAO consistant à rejeter tout retrait par chèque supérieur à 200 000 F CFA dans une agence dans laquelle le client n’a pas ouvert son compte courant’’. De surcroît, en ce qui concerne le compte épargne, selon Famara Ibrahima Cissé, le client ne peut retirer ou déposer de l’argent qu’au niveau de l’agence où le compte est ouvert. ‘’Ces mesures cavalières, tendant à saper la bancarisation et la simplicité des transactions financières dans le but uniquement pécuniaire, sans tenir compte des intérêts des usagers, sont inhumaines et humiliantes’’, tonne-t-il.

C’est pourquoi l’Acsif exige le retrait pur et immédiat de la suppression du guichet unique. Ce faisant, elle n’exclut pas de paralyser le fonctionnement de la CBAO jusqu’au ‘’respect de la dignité’’ des usagers. ‘’Nous n’accepterons pas que d’autres tracasseries viennent s’ajouter à celles que les usagers sont en train de vivre. Et nous allons combattre cette mesure par tous les moyens. Nous sommes prêts, la semaine prochaine, à bloquer de  gré ou de force, sur l’ensemble du territoire national, toutes les agences de la CBAO, si cette mesure n’est pas retirée’’, a averti M. Cissé.

A cet effet, il demande à la Banque centrale et à l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Sénégal (Apbef) qui regroupe tous les directeurs généraux de banque, à prendre leurs responsabilités sur cette question. ‘’C’est un gain de trois milliards que la CBAO va faire. Si cette mesure passe, toutes les banques vont la copier. Autrement dit, aucun usager de ce pays ne pourra faire un retrait autre que dans  l’agence où son compte est ouvert’’, a estimé Famara Ibrahima Cissé.

Sur un autre registre, l’Acsif s’est prononcée sur les sanctions de l'Autorité de régulation des télécommunications et des postes(ARTP) aux opérateurs de téléphonie mobile. En effet, il est ressorti des tests de qualité de services, opérés sur l’étendue du territoire national par les services de l’ARTP, des ‘’manquements graves’’ ayant conduit aux sanctions punitives et pécuniaires des opérateurs Orange-Sonatel pour 16,7 milliards, Free pour 2,5 milliards et Expresso pour un milliard. ‘’Nous  encourageons et félicitons le régulateur pour ces mesures courageuses et salutaires qui convergent dans le sens de stabiliser, d’apaiser et de rendre plus crédible le secteur des télécommunications’’, a salué l’Acsif.

A cet effet, elle propose, après recouvrement, qu’une partie de cette manne financière d’un peu plus de 20 milliards revienne à juste titre à la frange de la population ‘’qui a plus souffert des dysfonctionnements du service par amélioration de la qualité dans ces localités, notamment les zones rurales ou enclavées et que l’autre partie serve au financement d’œuvres sociales, de certaines couches, etc’’.

En effet, Famara Ibrahima Cissé et Cie pensent qu’’’il serait important’’ que cette partie de la somme allouée au secteur des télécommunications  soit encadrée par l’ARTP qui pourra, dans le cadre de ses prérogatives, désigner un cabinet indépendant pour l’exécution du plan d’amélioration de la qualité de services sous supervision des associations de consommateurs.

BABACAR SY SEYE 

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