Publié le 30 Nov 2013 - 23:00
AGENCE DE SECRITE POUR LA PROXIMITE

 Les députés rejettent le bébé

 

Malgré les assurances du Conseil des ministres, les députés de l’opposition ne sont pas près d’adopter le bébé qu’est la nouvelle Agence pour la sécurité de proximité (ASP).

 

Les députés de l’opposition ne trouvent pas opportune la création de l'Agence pour la sécurité de proximité. Pour le député Samba Bathily, l’État doit plutôt renforcer les moyens du service civique national, de la police et de la gendarmerie. Le député de Rewmi craint pour l’avenir des recrues de l’agence. ‘’Tôt ou tard, il y aura des problèmes avec l’agence, comme c’est le cas avec les volontaires de l’éducation’’, a-t-il mis en garde. Son collègue de parti, Thierno Bocoum, a abondé dans le même sens.

Il estime que le Sénégal n’a pas besoin de l’ASP qui, dit-il, concurrence la police. ‘’Malgré son manque de moyens et son  effectif réduit, notre police reste républicaine et professionnelle. Elle doit être renforcée et non concurrencée. On n’en a pas besoin’', a asséné Thierno Bocoum. Pour lui, ‘’c’est une erreur, car nous devons faire confiance à nos forces républicaines’’. Pour la députée libérale Fatou Thiam, l’ASP n’est qu’une milice. Le député Cheikh Oumar Sy de Bës du Niak, dont le leader Serigne Mansour Sy Djamil a été le premier à assimiler l’agence à une milice, pense que les recrues pouvaient être formés au profit de l’agriculture.

Contrairement à leurs collègues de l’opposition, les députés de la majorité parlementaire ont salué le projet. ‘’La banlieue a instauré la sécurité de proximité, depuis longtemps et l’État ne fait que l’institutionnaliser’’, a répliqué le député Samba Demba Ndiaye. Le ministre s’est également inscrit en faux contre les allégations des pourfendeurs de l’ASP.

‘’Par moment, ce sont des préoccupations politiciennes, mais la vision, c’est d’aider au maintien du service d’ordre et non le maintien de l’ordre. L’agence sera là pour aider, au regard des charges de la police’’, a défendu Abdoulaye Daouda Diallo. Sur sa lancée, il a écarté toute idée de politisation dans le recrutement des 10.000 agents. ‘’Les procédures de recrutement n’ont pas souffert de parti-pris, car elles ont été faites dans les commandements territoriaux’’, a assuré le ministre tout en confiant qu’il y a 41% de militaires libérés parmi les recrues.

Arrêté à la somme de 50.078.724.960 francs en 2013, le projet de budget 2014 du ministère de l'Intérieur a connu une hausse de plus de sept milliards de francs CFA, passant à 57.381.109.000 francs CFA, pour l’exercice 2014. Une hausse expliquée par les prochaines élections locales, mais aussi par la mise en place de l’Agence pour l'Assistance à la sécurité de proximité. 

 

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