Karim Wade et les milliards
Des milliards, Karim Wade en a gérés durant le règne de son père-président Abdoulaye Wade. Mais qu’en a-t-il fait ? Un parfum de scandale a flotté partout où il est passé, au point d’en faire aujourd’hui une cible publique. Retour sur quelques affaires qui ont ému le peuple.
Les dernières années de règne du président Abdoulaye Wade ont projeté son fils Karim au devant de la scène. Très vite, le fils biologique s’est retrouvé au cœur de la sphère étatique, avec des centaines de milliards à gérer. De portefeuille en portefeuille, Karim Wade bénéficie d’une confiance presque aveugle d’un père accusé de vouloir en faire son successeur à la tête de la magistrature suprême.
Anoci, le point de départ
L’organisation de la Conférence islamique, en mars 2008, est un test grandeur nature pour Karim qui hérite de l'Agence nationale pour l'organisation de la conférence islamique (ANOCI). Au total, plus de 205 milliards auraient été dépensés dans cette affaire qualifiée de gouffre financier. Au lendemain de la conférence, l’ANOCI affirme avoir dépensé 72 milliards dans la réalisation des travaux relatifs à l'organisation de l’événement. Beaucoup de voix s'élèvent pour démentir ces allégations. Le journaliste Abdou Latif Coulibaly écrit, dans son livre intitulé ''Contes et mécomptes de l’ANOCI’’, que l’Agence aurait utilisé pour l’organisation de l’événement, la somme totale de 205 milliards 211 millions F Cfa de dépenses effectives et réelles. Parmi ces dépenses scandaleuses, révèle le journaliste, figure la composante ''Aménagement des bureaux du siège de l’ANOCI''. Une véritable machine mangeuse de sous. Ce volet, affirme l'auteur, a mobilisé 750 millions de F Cfa à lui seul. De l’argent utilisé pour l’aménagement des bureaux de Karim Wade et l’équipement des bureaux de ses collaborateurs. Autres révélations, les réalisations des chantiers ouverts à la veille de l’OCI auraient dépassé de loin le chiffre de 101 milliards avancé, et l’argent, en grande partie, pompé du trésor public. Rien que la bâche sous laquelle le président Wade recevait les hôtes, aurait coûté 600 millions de F Cfa à l’Agence des aéroports du Sénégal (ADS). Le pire, c’est qu’une récente publication dans la presse a appris que la bâche faisait l’objet d’une plainte déposée au Parquet pour vol.
Le plan Takkal : 115 milliards F Cfa, en 6 mois
Autre affaire, autres reproches : Le plan Takkal. Initié pour améliorer la fourniture en électricité des ménages et entreprises, le plan a été arrêté pour un budget estimé à 650 milliards de F Cfa. Sur le sujet aussi, il est reproché au fils du président Abdoulaye Wade des passations de marchés faites en dehors du champ du code des marchés publics. L’acquisition du combustible, tout comme les opérations et la maintenance d’installations destinées à produire de l’énergie électrique, ont été à l’origine de curieux actes. En effet, ceci a engendré la modification de l’article 3 du code des marchés publics par un décret, sans en avertir l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP). Ainsi, Karim Wade a, pendant longtemps, eu les coudées franches et s'est permis de passer, en l’espace de 6 mois, des marchés de gré à gré d’achat de produits pétroliers pour un montant de 115 milliards F Cfa. La réalisation d'une centrale à charbon à Sendou, d’un coût estimé à 300 milliards de F Cfa, a également fait l'objet d'un marché de gré à gré, avec le choix du géant sud coréen KEPCO.
Les 13 milliards du Qatar
L’autre scandale financier dans lequel le fils du président Abdoulaye Wade a été impliqué, est lié aux 13 milliards en provenance du Qatar. Et c’est Saïf Al Islam, le fils de l’ex-guide libyen Mouamar Khadhafi qui donne l’information. Me Wade aurait reçu 13 milliards de francs Cfa du Qatar par le biais de son fils. La contrepartie étant de réclamer le départ de Kadhafi. En somme, Karim Wade a été mêlé à plusieurs scandales financiers et aujourd’hui, il est contraint de répondre de sa gestion.
Amadou NDIAYE
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